[ ECONOMIE ] Tarascon : Fibre Excellence sauve son usine

L'usine de pâte à papier Fibre excellence de Tarascon, acquise en même temps que celle de Saint Gaudens en mai 2010 par Paper Excellence auprès du groupe canadien Tembec qui souhaitait se retirer de France, va entamer "un nouveau départ". Les mots sont du président de la branche française de Paper Excellence, Jean-François Guillot. Qui hier, a fait part de sa satisfaction de voir l'offre de reprise portée par la holding Hervey Investments qui chapeaute les actifs de Fibre Excellence, être retenue par le tribunal de commerce de Toulouse. "Nous réaffirmons et consolidons notre ancrage en France", a réitéré Jean-François Guillot, pas fâché de voir le site sortir de la procédure de redressement judiciaire ouverte le 8 octobre 2020 par le tribunal de commerce de Toulouse. À cette époque, outre l'impact de la crise sanitaire sur l'économie mondiale, l'usine accusait un manque récurrent de compétitivité et subissait les conséquences d'un conflit social qui, en début d'année, avait paralysé son activité. Alors que l'actionnaire Paper Excellence affichait son intention de ne plus investir, le risque de faillite s'avérait être plus qu'une hypothèse.

À compter d'octobre, des négociations se poursuivant avec un soutien de l'État durant la période d'observation financée a hauteur de 9 M€, puis la reprise économique aidant, l'actionnaire Paper Excellence seul candidat pour poursuivre, a posé les bases d'une offre dont il a préféré qu'elle emprunte la voie juridique de la reprise, plutôt que celle de la poursuite d'activité. L'avantage étant une remise à plat, accompagnée d'engagements et de projets de modernisation.

Deux points sensibles sont à mentionner d'entrée. Le premier est qu'après plusieurs variantes, sur un effectif de 273 salariés, 256 postes seront maintenus et aucun licenciement contraint ne sera prononcé. Départs en préretraites et plan amiante pour les salariés exposés seront utilisés.

L'autre point est que le site va être modernisé et que 180 millions d'euros (M€) vont être investis dans l'usine de Tarascon d'ici à 2025, avec les concours de l'État et de la Caisse des dépôts, chacun à hauteur de 20 M€ pour ce qui concerne la reprise. En bénéficiera tout d'abord le projet Biowatt, dont la vapeur nécessaire à la turbine qui produira de l'électricité sera obtenue en brûlant des déchets du bois. Dans la foulée, avec la production de pâte à papier non blanchie moins polluante et plus rentable à compter de 2023, la filière bois régionale avec qui un contrat de fourniture sur cinq ans a été signé, s'en trouve consolidée.

Plusieurs conditions suspensives posées par l'actionnaire ont aussi été levées. Ainsi, l'Agence de l'eau va revoir sa méthode de calcul des taxes facturées, plafonnées à 600 000 € par an. In fine, l'offre de reprise faite à hauteur de 60 M€, voit son financement assuré pour un tiers chacun, par l'État, la Caisse des Dépôts et Hervey Investments. Un sauvetage dont il reste à espérer maintenant qu'il porte ses fruits.