[ FAITS DIVERS ] Un procès hors normes à Avignon
Publié : 26 août 2024 à 11h28 par Camille .
Ouverture d'un procès sans précédent en France : Dominique P. face à ses crimes
Le lundi 2 septembre marquera le début d’un procès hors normes dans l’histoire judiciaire française. Dominique P., un retraité sexagénaire, sera jugé pour avoir, pendant une décennie, offert sa femme, rendue inerte par un puissant anxiolytique, à des hommes recrutés sur Internet pour commettre des viols. Le mari filmait ces abus sexuels, conservant les enregistrements sur son ordinateur, ce qui a permis d'identifier plusieurs de ses complices.
L’affaire a été mise au jour lorsqu'il a été appréhendé dans un supermarché à Carpentras alors qu'il tentait de filmer sous les jupes de clientes. Cinquante hommes ont été identifiés et devront comparaître à ses côtés au cours d'un procès qui durera quatre mois devant la cour criminelle départementale de Vaucluse, à Avignon. Toutefois, les enquêteurs estiment qu'au moins 83 personnes ont participé à ce sordide scénario entre 2011 et 2020. Sur ces derniers, une trentaine d’hommes restent non identifiés, trois sont décédés et l’un est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt après avoir fui la France.
Le 5 octobre, la cour d'appel de Nîmes a rejeté un recours déposé le 25 septembre par douze hommes mis en examen qui rejoindront les 39 autres accusés comparaîtront devant la cour criminelle du Vaucluse au printemps prochain, laquelle pourrait se dérouler au parc des expositions d'Avignon pour accueillir le grand nombre d'accusés et leurs avocats. Actuellement incarcéré, le retraité de 70 ans fait également face à des poursuites dans deux autres affaires à Nanterre, pour tentative de viol, viol et meurtre.
Étonnamment, Martine, la victime, n’a jamais soupçonné quoique ce soit, étant sous l’emprise du Temesta, un puissant anxiolytique qu’elle absorbait à doses massives incorporées dans ses repas. Cette ingestion excessive aurait pu être fatale, entraînant une perte de poids de près de 16 kilos et des absences de plus en plus fréquentes. Ses proches avaient même initialement soupçonné un début de maladie d'Alzheimer. Profondément choquée par la révélation des événements, elle a quitté la région.
Ce procès constituera sa première confrontation avec Dominique P., à la fois son mari, dont elle n'est toujours pas divorcée, le père de leurs enfants et le bourreau qui lui a infligé tant de souffrances. Pendant quatre mois, jusqu’au 21 décembre, elle devra affronter l'indicible, se confrontant à des images d’une violence extrême. Seule victime dans cette affaire, elle se trouvera face à ses cinquante agresseurs, une situation quasi inédite dans l’histoire judiciaire française.