A Port-Saint-Louis du Rhône, les sauveteurs en mer lancent un appel aux donateurs.

Publié : 18 juillet 2018 à 10h02 par Patrick MONROE

Il doivent trouver 750 000 € pour remplacer leur vedette, d'ici trois ans.


La solidarité des gens de mer est souvent mise en avant lors des grands événements nautiques, comme le tour du monde à la voile et les grandes transatlantiques. Tout bateau prenant connaissance d'un appel de détresse porte assistance à celui qui connaît une avarie, un naufrage. Plus proche des côtes françaises, ce sont les sauveteurs en mer qui interviennent 365 jours par an, 24 h sur 24, dès qu'un appel au secours est lancé et relayé par les CROSS (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage. Les sauveteurs sont des marins, des plaisanciers, des gens de mer, tous bénévoles à la SNSM (société nationale de sauvetage en mer), une association reconnue d'utilité publique qui a fêté ses 50 ans l'an dernier, année où le sauvetage en mer a été reconnu grande cause nationale.


Malgré cette publicité, les "usagers" de la mer qui sont de plus en plus nombreux "oublient trop souvent que la SNSM n'est pas un service de l'Etat" remarque Eric Bonomi, président de la station de Port Saint-Louis du Rhône. "Quand il s'agit de sauver une personne, l'intervention est gratuite, car la vie est sacrée. Nous avons tous les ans des baigneurs, des kitesurfeurs, des véliplanchistes en détresse. En revanche pour la récupération des bateaux qui s'échouent sur les hauts-fonds, les remorquages lors de pannes, nous demandons une participation. C'est environ 460 de l'heure sachant qu'une intervention dure au minimum deux heures... Un coût que certains plaisanciers, qui n'ont pas pris d'assurance, ne veulent pas payer. Nous avons 4 000 dehors", ajoute le président, précisant que cet argent sert à financer le fonctionnement de la station et l'entretien du matériel.


750 000 € à trouver  


La station de Port-Saint-Louis a pourtant besoin de fonds. Elle va devoir faire face dans les trois ans qui viennent à une échéance importante. La vénérable vedette orange et bleu, SNS 220, prendra sa retraite après 32 années de bons et loyaux service. "Nous voulons la remplacer par un modèle moderne de 12 mètres en polyester avec deux moteurs hydrojets qui permettent d'intervenir sur les hauts-fonds, dans l'embouchure du Rhône notamment. Il faut trouver 750 000, ce n'est pas rien... C'est pourquoi nous lançons un appel aux donateurs, sachant qu'une déduction fiscale de 66 % est possible".


La Région apportera une aide à hauteur de 25 %, de même que le Département et la SNSM nationale. Reste donc 25 % pour la station qui fera appel à la commune, à la Société publique locale, aux entreprises comme Port Napoléon et Navy Service, et toutes celles qui veulent bien établir un partenariat. Le Rotary club du Golfe de Fos a déjà promis une aide en organisant un loto. L'association des commerçants de la ville fera une tombola. Mais il en faut plus. "On dénombre plus de 3000 bateaux à Port-Saint-Louis. Si 2 000 propriétaires donnaient ne serait-ce que 10 chaque année ce serait très bien" remarque le patron de la Vedette Serge Sautecoeur. "À la mer, ils ont besoin de nous, à terre nous avons besoin d'eux. Nous avons trois ans pour trouver l'argent". Un élan de solidarité qui serait un juste retour des choses pour des sauveteurs qui ne comptent pas le temps passé au service d'autrui.



Source " La Provence"