[ ALERTE INFO - FRANCE ] Coronavirus : Après l’Angleterre, la France alerte sur de rares problèmes cardiaques chez l’enfant

Publié : 29 avril 2020 à 8h04 par sarah rios

Crédit : REUTERS/Jon Nazca

Alors que des médecins britanniques ont alerté en début de semaine sur de rares cas de défaillances cardiaques chez des enfants en réanimation, la France elle aussi, évoque des symptômes similaires chez une quinzaine de jeunes patients.



L’inquiétude grandit dans le milieu médical. En début de semaine, des médecins britanniques ont donné l’alerte après qu’une douzaine d’enfants ont été admis en réanimation en raison de défaillances cardiaques qui pourraient être liées au coronavirus. «Tous ont en commun un syndrome du choc toxique lié à la maladie de Kawasaki atypique (une vascularite - une inflammation des vaisseaux sanguins - des artères de taille moyenne)», peut-on lire dans un article «Health Service Journal», destiné aux professionnels de la santé britanniques.


La France – qui évoque une myocardite, une inflammation du tissu musculaire du cœur - compte une quinzaine de cas similaires. «A l'hôpital Trousseau, nous en avons constaté trois en dix jours, contre deux ou trois par an habituellement», a fait savoir sur BFMTV le professeur Pierre-Louis Léger, chef de service de la réanimation pédiatrique de l'hôpital Trousseau (AP-HP). «A Necker, c'est plus d'une dizaine et à l'hôpital Robert Debré, trois ou quatre. Autant dire un bilan totalement anormal en cette période», a-t-il ajouté.


"Cela nous interroge"


Agés de 8 à 15 ans, la plupart des petits patients français ne souffrent d’aucune comorbidité. Et comme l’expliquaient les médecins britanniques, leurs symptômes ont débuté avec des troubles digestifs puis un état de choc respiratoire. «Les douleurs abdominales et les symptômes gastro-intestinaux ont été une caractéristique commune, tout comme l'inflammation cardiaque», est-il encore écrit dans le «Health Service Journal». «Cela ressemble à des myocardites virales ou à la maladie de Kawasaki, une maladie inflammatoire, sans en être une car cette maladie est fréquente chez des enfants plus jeunes (moins de 5 ans généralement) et que le tableau n'est pas typique; c'est-à-dire que tous les symptômes ne collent pas», a précisé le professeur Léger.


Et comme pour les jeunes malades des hôpitaux anglais, les patients français sont tous soit infectés par le coronavirus, soit positif aux tests sérologiques qui montrent qu’ils ont été contaminés antérieurement et possèdent désormais des anticorps. «Cela nous interroge. Notre hypothèse, c'est que cela serait une maladie secondaire au Covid-19, comme une conséquence d'une infection souvent passée inaperçue. Un phénomène inflammatoire à retardement», commente encore le professeur Pierre-Louis Léger. Ce dernier précise cependant que, malgré un séjour en réanimation, les malades soignés pour ces symptômes guérissent plutôt bien. «Pour les trois patients de mon service à Trousseau, tous ont récupé», a-t-il rassuré.



Source: parismatch/bfm.tv