Arles : son distributeur automatique de fruits et légumes fait un tabac
Publié : 22 mai 2018 à 13h01 par sarah rios
Le dispositif de l'agriculteur de Saint-Andiol Lilian Estienne a remporté un prix de l'innovation
Un distributeur automatique de fruits et légumes bio, alimenté tous les jours en produits frais. Le projet de Lilian Estienne, agriculteur à Saint-Andiol exploitant une dizaine d'hectares entre cette commune et celles de Mollégès et Cabannes, avait eu du mal à séduire les banquiers, un brin frileux à l'idée d'accorder un prêt pour lui permettre de se lancer. Finalement, l'agriculteur avait pu trouver les fonds et implanter son chalet en bois, abritant 45 casiers climatisés, à Orgon, sur le parking d'un petit centre commercial à la sortie ouest de la ville. Et presque deux ans après ses débuts, son audace vient d'être récompensée. Jeudi dernier, il a reçu le premier prix des trophées de l'innovation, de la part du Salon des agricultures de Provence, en amont de la manifestation qui se tiendra le premier week-end de juin à Salon-de-Provence. "Je suis resté bête, je ne m'y attendais pas", confie Lilian Estienne, surpris d'être distingué alors que d'autres jolis projets étaient en compétition avec le sien. "Je pense que ce qui leur a plu, c'est que j'ai monté ça tout seul, j'avais une baisse de mes paniers Amap, il fallait développer une autre vente." Autre atout qui a aussi dû faire pencher la balance de son côté, la faible empreinte carbone de sa petite entreprise, puisque le distributeur est alimenté par ses terres concentrées dans un rayon de six kilomètres environ.
Ravi d'avoir obtenu cette distinction, Lilian Estienne est surtout heureux de voir que son concept fonctionne auprès du consommateur. Au départ, les bénéfices quotidiens avoisinaient les 90 €, soit l'équivalent du coût de fonctionnement de la structure. Et aujourd'hui, les 45 casiers génèrent environ 130 € par jour, ce qui a permis l'embauche d'un employé à mi-temps, qui les alimente quotidiennement en produits frais, cueillis le matin même dans les champs. "On a vraiment des personnes addicts au système, qui veulent ce qu'on vient juste de ramasser, explique Lilian Estienne. Et on a des gens qui acceptent que les casiers puissent être vides, le soir à 18h30. En tout cas, pour que cela fonctionne, ce que nous essayons de respecter, c'est la fraîcheur. On a vraiment des témoignages par rapport à ça."