[ CULTURE - VAUCLUSE ] Dans le Vaucluse, les panneaux en provençal sont dans le viseur des autorités
Publié : 8 août 2019 à 8h51 par sarah rios
Le Conseil départemental souhaite qu'il n'y ait plus qu'un seul panneau officiel à l'entrée des communes, celui du nom de la commune en français. Plusieurs maires dénoncent cette décision.
Le panneau "Perno Li Font" à l'entrée du village de Pernes-les-Fontaines dans le Vaucluse, bientôt enlevé ? Depuis quelques mois, le maintien des panneaux en langue provençale à l'entrée des communes du département fait l'objet d'un bras de fer entre les maires et le Conseil départemental.
Selon Le Figaro, mercredi 7 août, la collectivité a envoyé plusieurs courriers aux communes en leur demandant d'enlever les panneaux installés en dessous des panneaux officiels portant le nom de la commune, telle que l'indication "village fleuri", ou le nom du village en langue régionale.
Les maires invoquent la défense du patrimoine
C'est le cas de la commune des Taillades, située dans le Luberon. Il y a trois ans, la municipalité y a fait installer un panneau indiquant le nom provençal du village. Or, "à la fin 2018, tous les maires ont reçu un avis du Conseil départemental indiquant le changement des panneaux d'entrée de ville, raconte Nicole Girard, la maire des Taillades au Figaro. On nous a expliqué qu'ils ne pouvaient pas être en entrée de ville au côté du panneau officiel", poursuit-elle.
Idem dans la commune de Pernes-les-Fontaines. "Ca fait trente-et-un qu'il est posé, cela fait du mal à personne, je ne pense pas que ça perturbe la circulation quand le touriste arrive, dénonce le maire Pierre Gabert à La Provence, si on l'enlève et qu'on l'installe ailleurs ça va faire une multiplication de panneaux et là ça risque de perturber l'automobiliste", a défendu l'édile, qui évoque également une défense du patrimoine.
Il y a de l'anglais partout, mais nous il faudrait que notre langue maternelle on la dénigre, qu'on la mette dans le fossé.
Pierre Gabert, maire de Pernes-les-Fontaines à "La Provence".
L'application d'une loi de 1967
Interrogé, le Conseil départemental explique qu'il ne fait qu'appliquer une loi du 24 juillet 1967 selon laquelle ces panneaux en français délimitent officiellement la vitesse à l'entrée d'une agglomération et que doubler la signalétique pourrait réduire leur visibilité. "Il ne s'agit pas de supprimer les panneaux provençaux, mais de les déplacer, insiste Maurice Chabert, le président du conseil départemental du Vaucluse, au Figaro.
Il n'a jamais été question qu'on enlève les panneaux en langue provençale mais seulement de les mettre en agglomération, et non pas sous le panneau du département.
Maurice Chabert, président du Conseil départemental du Vaucluse
au "Figaro"
Maurice Chabert invoque également la lisibilité : "Le risque, c'est que chacun marque n'importe quoi en dessous du nom de la commune: 'village protégé par des caméras', 'capitale du melon, de la truffe, de la cerise'", ironise-t-il, en précisant qu'il entend enterrer l'affaire jusqu'aux élections municipales. "On va attendre que 20% de maires ne soient pas réélus ou ne se représentent plus, comme dans le reste de la France."
En juin dernier, Jean-Pierre Richard, le président du collectif Prouvènço, qui défend l'identité provençale, a écrit au président du Conseil départemental du Vaucluse pour lui demander de revenir sur sa décision, relate Le Figaro. Selon lui, le tribunal administratif de Montpellier avait bien autorisé en 2012 les signalétiques en occitan à Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), une victoire pour les défenseurs des langues régionales, rappelle Midi Libre.
Le panneau "Perno Li Font" à l'entrée du village de Pernes-les-Fontaines dans le Vaucluse, bientôt enlevé ? Depuis quelques mois, le maintien des panneaux en langue provençale à l'entrée des communes du département fait l'objet d'un bras de fer entre les maires et le Conseil départemental.
Selon Le Figaro, mercredi 7 août, la collectivité a envoyé plusieurs courriers aux communes en leur demandant d'enlever les panneaux installés en dessous des panneaux officiels portant le nom de la commune, telle que l'indication "village fleuri", ou le nom du village en langue régionale.
Les maires invoquent la défense du patrimoine
C'est le cas de la commune des Taillades, située dans le Luberon. Il y a trois ans, la municipalité y a fait installer un panneau indiquant le nom provençal du village. Or, "à la fin 2018, tous les maires ont reçu un avis du Conseil départemental indiquant le changement des panneaux d'entrée de ville, raconte Nicole Girard, la maire des Taillades au Figaro. On nous a expliqué qu'ils ne pouvaient pas être en entrée de ville au côté du panneau officiel", poursuit-elle.
Idem dans la commune de Pernes-les-Fontaines. "Ca fait trente-et-un qu'il est posé, cela fait du mal à personne, je ne pense pas que ça perturbe la circulation quand le touriste arrive, dénonce le maire Pierre Gabert à La Provence, si on l'enlève et qu'on l'installe ailleurs ça va faire une multiplication de panneaux et là ça risque de perturber l'automobiliste", a défendu l'édile, qui évoque également une défense du patrimoine.
Il y a de l'anglais partout, mais nous il faudrait que notre langue maternelle on la dénigre, qu'on la mette dans le fossé.
Pierre Gabert, maire de Pernes-les-Fontaines à "La Provence".
L'application d'une loi de 1967
Interrogé, le Conseil départemental explique qu'il ne fait qu'appliquer une loi du 24 juillet 1967 selon laquelle ces panneaux en français délimitent officiellement la vitesse à l'entrée d'une agglomération et que doubler la signalétique pourrait réduire leur visibilité. "Il ne s'agit pas de supprimer les panneaux provençaux, mais de les déplacer, insiste Maurice Chabert, le président du conseil départemental du Vaucluse, au Figaro.
Il n'a jamais été question qu'on enlève les panneaux en langue provençale mais seulement de les mettre en agglomération, et non pas sous le panneau du département.
Maurice Chabert, président du Conseil départemental du Vaucluse
au "Figaro"
Maurice Chabert invoque également la lisibilité : "Le risque, c'est que chacun marque n'importe quoi en dessous du nom de la commune: 'village protégé par des caméras', 'capitale du melon, de la truffe, de la cerise'", ironise-t-il, en précisant qu'il entend enterrer l'affaire jusqu'aux élections municipales. "On va attendre que 20% de maires ne soient pas réélus ou ne se représentent plus, comme dans le reste de la France."
En juin dernier, Jean-Pierre Richard, le président du collectif Prouvènço, qui défend l'identité provençale, a écrit au président du Conseil départemental du Vaucluse pour lui demander de revenir sur sa décision, relate Le Figaro. Selon lui, le tribunal administratif de Montpellier avait bien autorisé en 2012 les signalétiques en occitan à Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), une victoire pour les défenseurs des langues régionales, rappelle Midi Libre.