[ ECONOMIE - PAYS D'ARLES ] Livraisons de chocolat pour préserver l'esprit de Pâques

Publié : 10 avril 2020 à 9h31 par sarah rios

Crédit : Valérie Farine

Avec l'approche des fêtes, les spécialistes du chocolat se sont adaptés à la crise sanitaire



La fête du chocolat n'aura évidemment pas la saveur escomptée cette année pour tous les professionnels. Sonnant le glas, le Salon du chocolat, prévu au Palais des congrès du 20 au 22 mars, a été parmi les premiers événements annulés en Pays d'Arles, avant que les mesures sanitaires ne durcissent le ton.


Pâques constitue "la deuxième période de l'année après Noël, soit 25 à 35 % de notre chiffre d'affaires", commente Emilie Cortambert. Jeff de Bruges, le magasin qu'elle dirige, rue de la République, a rouvert mardi et jusqu'à samedi, de 9 h à 13 h.


L'établissement n'a pas cherché à communiquer sur la réouverture, car même si le magasin fait partie des commerces autorisés, "c'est compliqué de vendre et cela ne plaît pas à tout le monde. On ne sera bien évidemment pas sur un Pâques normal mais c'est plus une ouverture pour les clients fidèles", explique Emilie Cortambert. En vente, essentiellement, des produits préemballés, des animaux, des oeufs fourrés et des petits sujets avec une prise de commande possible par téléphone (au 04 90 49 06 99).


"Marquer le coup" dans cette période si complexe, c'est aussi l'idée d'Arnaud Soulier. Si la boulangerie à l'angle du boulevard Berthelot "se maintient, nos ventes, rue de la République se sont effondrées". Plus de 50 % du personnel est au chômage. "Ce qui est délicat, c'est le quantitatif", explique le chef d'entreprise. "Nous n'avons plus aucune logique de travail". Que faire ? En quelle quantité ? Quand les chiffres des années précédentes sont obsolètes pour 2020 et que les données quotidiennes ne cessent de fluctuer. Pour un "besoin de rentabilité", Arnaud Soulier a fait le choix de ne pas fabriquer de sujets ni de moulages en chocolat. "Juste quelques oeufs en praliné. Je vais plus miser sur des produits boulangers comme la brioche de Pâques, la fougasse, une série d'entremets décorés et une multitude de gâteaux cocktails. On travaille aussi beaucoup autour de la fraise", explique-t-il.


"On partage la casse"


Très peu de chocolats aussi du côté de la pâtisserie- chocolaterie Masaki Yamamoto, qui a fermé temporairement sa boutique rue du 4-Septembre, mais des gâteaux à commander trois jours avant la livraison (masakiyamamotoarles@gmail.com, 06 34 06 24 72).


Au 54 rue de la République, dans la boutique Puyricard, la responsable du magasin, Annie Blanc-Palmari, a commencé par donner à l'hôpital 35 kg de chocolats voilà 15 jours. Une remise exceptionnelle de 15 % pour le personnel médical a aussi été accordée pour les commandes de Pâques. "Je suis indépendante, c'est un don personnel. Pour écouler les stocks périssables, la maison mère Puyricard, a aussi fait cadeau de 350 kg de chocolats aux grands hôpitaux. Je n'allais pas leur renvoyer ma marchandise, ils sont déjà assez assommés par ce qu'il se passe. On partage la casse."


Pour les fêtes de Pâques, la boutique prend beaucoup de commandes par téléphone, les gens règlent par carte bancaire et le personnel les livre gratuitement. "On a des gens qui appellent de Paris pour qu'on livre leurs enfants. Quant aux Arlésiens, certains se déplacent en boutique pour récupérer leur commande", détaille Annie. Elle maintient donc son ouverture, en espérant vendre les moulages de Pâques, qui ont été fabriqués depuis janvier. "Aujourd'hui, ils ont arrêté leur production par manque de personnel et par rapport aux délais de la Poste. Nous, on aimerait bien vendre ce qu'il y a déjà en magasin." Si la responsable prévoit tout de même une perte de 50 à 60 % de son chiffre d'affaires, elle compte sur le gros oeuf déco en chocolat, fourré de surprises à l'intérieur. Allez jeter un oeil, il se trouve en vitrine. (04 90 93 46 91).


En passant au 25 rue de l'hôtel de ville, l'oeuf en chocolat de la confiserie artisanale de Provence "Damande", fait concurrence à celui de Puyricard. Avec ses 15 cm de hauteur, il est garni de douceurs et peut être acheté sur place tous les matins, de 9 h à 14 h, jusqu'à lundi. Si la responsable a eu quatre jours de déprime au début du confinement, elle n'a jamais fermé boutique. "J'ai ouvert en octobre, vous voyez un peu. J'ai de la chance d'avoir une clientèle fidèle et grâce à une communication efficace sur les réseaux sociaux, j'ai pu écouler un peu de mon stock." Saint-Martin-deCrau, Tarascon, Beaucaire, Fontvieille, Arles, Fourques... elle ne se ménage pas et livre gratuitement. "J'ai cassé les prix. On ne va pas se mentir. Par rapport à mon objectif, je pense que je vais être à moins 90 %." Pour la joindre : 04 90 93 14 33. [ ... ]



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Source: laprovence.fr/ Johanna Olibé, Nicolas Barbaroux et Isabelle Appy