[ FAIT DIVERS - MARTIGUES ] Incendies: défigurée, la Côte bleue sous le choc
Publié : 6 août 2020 à 9h05 par sarah RIOS
Crédit : Serge Guéroult
Mille hectares, deux camping brûlés, six maisons touchées, 2 700 évacuations... de Martigues à Sausset, c'est la désolation
Au terme d'une nuit de lutte permanente, et de la reprise des rotations des avions bombardiers d'eau dès l'aube, les sapeurs-pompiers ont réussi hier en milieu de journée à maîtriser le feu de Martigues. Parti mardi à 17 h 15 de la Gacharelle, à quelques mètres du viaduc autoroutier, il ne s'est arrêté dans la nuit qu'à la mer, provoquant l'évacuation de 2 700 personnes, dont 1 200 campeurs. Près de 500 personnes n'ont dû leur salut qu'en embarquant à bord de plusieurs bateaux venus les secourir (lire page 5). Ils ont passé la nuit dans plusieurs gymnases, avant d'être autorisés peu à peu, à retourner chez eux ou dans leur location de vacances. Pour certains, qui ont tout perdu, des solutions d'hébergement étaient à l'étude hier.
"C'était un feu d'une grande violence, méchant, qui avançait très vite, commentait hier midi le colonel Allione, chef de corps des sapeurs-pompiers des Bouches du Rhône. Cette vitesse, c'est ce qui nous a posé le plus de problèmes."
Propulsé par des rafales de mistral de 90 km/h, le sinistre a parcouru au total 1 000 hectares et a suivi une trajectoire assez étroite, délaissant des pans entiers de collines ou de hameaux, en brûlant entièrement d'autres. Deux campings ont totalement brûlé aux Tamaris, où un cimetière de voitures s'offrait hier aux regards des habitants ou estivants. "Dans ce véritable désastre, il faut se réjouir que nous n'ayons quasiment aucun dommage corporel", soulignaient hier Gaby Charroux et Maxime Marchand, les maires de Martigues et Sausset-les-Pins, les deux communes touchées. Au plus fort de la lutte, 1 800 pompiers étaient engagés, renforcés par tous les moyens aériens disponibles : huit Canadair, deux Dash et des hélicoptères bombardiers d'eau. Maîtrisé hier matin, mais pas fixé, le feu a connu de multiples reprises dans l'après-midi dont une spectaculaire en bordure de l'A55 à Martigues. Vers 18 h, trois autres reprises, typiques des feux de cette importance, étaient en cours de traitement, alors qu'un autre feu mobilisait les pompiers du côté de Rognac.
L'origine de cet incendie, comme celui de Port-de-Bouc ou d'autres départs jugulés mardi, était dans toutes les têtes hier. "Je n'ai pas de preuve, mais le simple bon sens veut que l'on songe à une cause criminelle", lâchait hier Gaby Charroux. [ ... ]
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Source: laprovence.com/Éric Goubert, Alexandra Thezan, Romain Capdepon