[ SANTE - ARLES ] Coronavirus : rupture du lien social, peur de la maladie... Des psys sont à l'écoute

Publié : 8 avril 2020 à 8h52 par sarah rios

Crédit : R.M

Une cellule d'écoute et de soutien psychologique est accessible pour les publics du CCAS



Elle est pour le moment la seule à assurer cette permanence, mais si la demande venait à être exponentielle, Elisabeth Robert-Channaoui pourrait compter sur deux autres collègues, psychologues comme elle.



Depuis le lundi 31 mars, cette spécialiste intervient dans le cadre de la cellule d'écoute et de soutien psychologique mise en place par le Centre communal d'action sociale (CCAS) d'Arles, qui coordonne la mobilisation et les actions sociales en cette période de crise. "Le contexte actuel fait que tout est compliqué. Beaucoup de personnes sont enfermées chez elles, encore plus isolées qu'avant, détaille Elisabeth Robert-Channoui. Il y a l'angoisse du confinement, cetterupture du lien social, mais il y a aussi cette peur de la maladie."



"La situation exceptionnelle que nous traversons peut générer des inquiétudes, de l'insécurité, un mal-être, et l'on peut se trouver dans une détresse particulière liée à l'actualité et il est parfois d'autant plus compliqué de trouver une personne àqui seconfier."



Personnes âgées, seules, handicapées, couples sans enfant, mères isolées... et les familles dont les enfants sont accueillis en crèche et celles qui participent aux lieux d'accueil "enfants-parents" sont autant de publics, plus fragiles, qui peuvent avoir besoin de ce soutien.



"Certains passeront le pas, d'autres non, mais il est important de savoir qu'on en a la possibilité", ajoute la psychologue du CCAS. "En cette période, il y a le besoin de parler, de rompre l'isolement lié à ce contexte."



Jusqu'à présent, Elisabeth Robert-Channaoui n'a eu qu'une poignée de personnes au bout du fil. "Uniquement des personnes âgées. L'une savait que cette cellule était ouverte, les deux autres ont été dirigées vers moi après que mes collègues de l'accueil les ont eu au téléphone et ont estimé qu'il serait bien de leur proposer cette écoute."



Car, si certains (beaucoup même) peuvent encore avoir des a priori à parler à un psy, cette cellule se veut avant tout être "un temps de partage et d'écoute. C'est un espace de parole auprès d'un psychologue. On peut parler du confinement oui, de la maladie aussi, mais on peut également parler de tout et de rien, de ce qu'on a fait dans la journée, ou dans la semaine, parler d'autre chose que de l'actualité. C'est de l'ordre plutôt de la prévention. Cela fait déjà trois semaines que le confinement a commencé, et plus ça va aller, plus ce sera compliqué", explique la professionnelle qui, déjà en 2003, lors des terribles inondations qui avaient touché la ville d'Arles, était intervenue dans le cadre d'une cellule similaire.



Ce rendez-vous téléphonique qu'Elisabeth Robert-Channoui réitérera au cours de la semaine suivante, peut aussi être un point de repère chez certains. Un rendez-vous qui tend parfois à rétablir un semblant de relation pour ces personnes isolées. "C'est permettre de continuer le lien, de libérer des émotions aussi et surtout de donner accès à des possibilités de parole." Indispensable dans ce contexte si particulier. [ ... ]



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Source: laprovence.fr/ Julia Razil et R.M