[SOCIETE - ARLES]: Arles - Stationnement : le nouveau coup de gueule des infirmiers libéraux.

Publié : 12 septembre 2019 à 21h46 par Patrick MONROE

Au printemps 2016, alors que le nouveau plan de stationnement venait tout juste d'être mis en place, ils s'étaient déjà mobilisés pour la même cause. Hier, les infirmiers libéraux ont une nouvelle fois poussé un coup de gueule : "alors que depuis 2016, nous bénéficions d'une tolérance relative au caducée, désormais ce n'est plus le cas."


Depuis un an environ, "les amendes ont été mises par touches chirurgicales. Mais cet été, elles ont été bien plus nombreuses", lance Marco Bernasconi, infirmier libéral, président de l'association des professionnels de santé d'Arles (et colistier de David Grzyb pour les prochaines élections municipales). "Un collègue, remplaçant a ainsi eu quatre amendes en deux mois", ajoute Caroline, infirmière libérale elle aussi. "Le problème c'est que de plus en plus de professionnels refusent de prendre des patients qui habitent en centre-ville", lance de son côté Paule.


Cette infirmière désormais à la retraite, et qui soutient l'association, a été la témoin directe de cette problématique. "J'ai contacté quatre cabinets pour ma soeur qui réside vers les arènes. Tous m'ont dit non, par ce qu'ils ne veulent plus venir en centre-ville. Finalement, une infirmière qui n'habite pas très loin, a accepté. Elle vient à pied." Même chose pour son amie, résidente de la rue de l'Hôtel de Ville, sans solution, et pour qui elle a finalement dû reprendre du service. "C'est moi qui lui ai changé ses pansements", confie Paule.


"Le danger c'est le désert médical urbain"


"Le danger c'est le désert médical urbain. Déjà les médecins ne viennent plus dans le centre", ajoute Marco. Et Chantal, elle aussi à la retraite, de sortir "la circulaire n° 86-122 du 17 mars 1986 du ministre de l'Intérieur et de la décentralisation (qui) appelle l'attention des services de police et de gendarmerie sur certaines tolérances de stationnement à l'égard des auxiliaires médicaux, dès lors que l'infraction éventuellement commise n'est pas de nature à gêner exagérément la circulation publique, ni, a fortiori, à porter atteinte à la sécurité des autres usagers." Selon les municipalités, la tolérance n'est pas forcément la même et dans certaines villes, un protocole spécial a été mis en place. "Ce que l'on veut nous à Arles, c'est qu'il y ait un écrit", insiste Sylvie, infirmière libérale elle aussi.


Impossible selon le premier adjoint, Patrick Chauvin. "Écrire que pour certains métiers on accorde la gratuité, c'est discriminatoire", explique l'élu qui reconnaît "quelques dérapages" au cours de l'été. Justifiés par un possible manque d'attention de la part des personnes qui sont en charge de cette mission, mais aussi de possibles "fauxcaducées" en circulation, "il y a parfois des abus, et ils nuisent à la profession". Et le premier adjoint d'ajouter que s'il a quitté la présidence de la commission circulation depuis un an (il a été remplacé par Nicolas Koukas), il a néanmoins "reçu à deux reprises les professionnels de santé. J'ai rédigé par la suite une note de service à l'adresse des ASVP et donc de la police municipale, demandant une tolérance d'une trentaine de minutes pour les automobilistes avec le caducée. Il y a eu quelques loupés, nous les corrigeons."


Si la situation devait continuer, l'association des professionnels de santé d'Arles n'exclut pas de mener une action.



(source / La Provence]