[ SOCIETE - FRANCE ] Déconfinement : la semaine décisive

Publié : 25 mai 2020 à 7h37 par sarah rios

Crédit : POOL/AFP - BENOIT TESSIER

Rarement les Français auront scruté avec autant d'intérêt, et sûrement d'impatience, leur calendrier



Des jours qui s'égrènent et des dates annoncées comme jalon d'une libération après une longue période de confinement, ou d'apnée économique, c'est selon.


Il y a bien sûr eu la date salvatrice du 11 mai, annonciatrice d'un sage déconfinement et d'une tumultueuse rentrée scolaire pour les plus jeunes. Un premier pas de l'État rapidement suivi par la réouverture de certains commerces, des lieux de culte, des plages...


Les deux prochaines semaines apporteront leur lot de nouvelles dates à entourer de rouge. Aussi est-il attendu la confirmation de la date du 28 juin pour le second tour des élections municipales, de la date de réouverture des lycées, des bars, restaurants et hôtels le 2 juin, de la tenue des examens et tout particulièrement de l'oral de français pour les Premières à la fin de ce même mois, de la levée de la barrière des 100 km pour les déplacements extra-départementaux en début d'été...


Sous couvert d'une épidémie qui tend à être contenue et des signaux qui semblent rester au vert, le calendrier s'allège pour les Français de ce qu'il ne s'alourdit pour le gouvernement. L'agenda de la relance post-coronavirus risque de déborder.


La reprise des cours au collège, au lycée, dans les facs ?


Si la reprise des cours s'étend à l'ensemble des classes primaires à partir de cette semaine avec parfois des adaptations selon les villes (à Marseille, ce ne sera que le 2 juin), pour les classes de 4e et 3e, tout comme pour les lycées, il faudra attendre les précisions du gouvernement qui devraient tomber en milieu de semaine. Et la date retenue pourrait être celle du 2 juin, comme annoncée déjà à plusieurs reprises.


Des parents dans l'expectative


"On a l'impression que l'on règle un problème par semaine, souligne Isabelle Féry, présidente de l'Union académique Peep. Les 6e et 5e ont déjà repris il y a plus d'une semaine... Les conseils départementaux ont plutôt bien dialogué avec les fédérations des parents d'élèves pour préparer la reprise. 


Nous avons été avertis des protocoles sanitaires et de la façon dont cela allait se mettre en place (pointage des élèves, ouverture ounon des cantines...). On a du mal à obtenir les chiffres, on ne sait combien d'élèves et de professeurs ont repris exactement. Ce qui est clair, c'est que certains établissements ont fonctionné plutôt en mode garderie du fait du manque d'effectifs." Et d'ajouter : "Le chômage partiel est maintenu jusqu'au 2 juin. On se dit que jusqu'à cette date, les parents veulent jouer la sécurité. C'est peut-être là qu'il peut y avoir un problème quand tout le monde va devoir reprendre le travail."


Quid des lycées ? "On sait que le nettoyage des établissements a commencé. Qui sera prioritaire ? Les élèves de 1ere qui doivent passer l'épreuve de français ? L'épreuve est pour le moment toujours maintenue... Les élèves sont inquiets car ils n'ont pas été réellement préparés". Se pose aussi la question des modalités. "On parle de l'oral de français mais on oublie aussi de parler des oraux de rattrapage du bac général qui restent maintenus pour ceux qui auraient entre 8 et 9,99 de moyenne."


A Lacordaire, 70 % des élèves ont repris


Pierre-Jean Collomb, le directeur de cet établissement privé marseillais, qui accueille 1 500 enfants du primaire à la terminale, a fait en sorte d'expliquer et de communiquer pour rassurer les familles. Du coup, 70 % des élèves sont revenus, répartis par demi-groupes dans deux classes pour respecter la distanciation. "Avec le retour de tous, ce sera une semaine sur deux, pour permettre à tous de venir en cours." Et l'oral de français ? "Les professeurs les préparent en visio. Au-delà des chiffres, la reprise s'est faite assez paisiblement, les élèves avaient vraiment envie de revenir et de retrouver les autres."


Filière pro : Récupérer les décrocheurs


Depuis plusieurs semaines, le ministère de l'Éducation nationale et l'Élysée distillent les informations sur les conditions de la rentrée scolaire avec une attention particulière sur les élèves décrocheurs. D'où la priorité de remettre en service les plateaux techniques des lycées professionnels où l'on enregistre le plus grand nombre "d'élèves déserteurs". "Si le Premier ministre officialise, aujourd'hui, la réouverture des lycées, le 2 juin, on sera prêt", prévient Pierre Nobili, proviseur du lycée professionnel et technologique Marie-Gasquet à Marseille qui regroupe 420 élèves. "Les salles de classes ont déjà été réaménagées, on a réussi à placer chaque bureau dans un espace de 4 m². On a même tourné une vidéo avec les professeurs pour que les élèves et leurs familles puissent voir comment se dérouleront les cours."


Dans son établissement, la priorité sera donnée aux filières qui vont avoir des "échéances". Si son lycée annonce 60 % d'absents à la suite du sondage réalisé auprès des familles, d'autres établissements qui accueillent des filières professionnelles sont encore plus pessimistes. "Cette reprise est une bonne chose car l'enseignement professionnel est basé sur un besoin constant de manipuler, d'expérimenter, précise sous couvert d'anonymat un proviseur d'un établissement général et technologique public. Il manquera forcément quelque chose à des élèves qui ont arrêté de travailler en atelier pendant six mois. Encore faut-il qu'ils acceptent de suivre leur cursus. Quant aux professeurs, rien n'est moins sûr que l'on soit au complet."


L'université reste fermée



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Source: laprovence.com/Florence Cottin, Geneviève Van Lède, Olga Bibiloni, Stéphane Rossi, Julien Daniélides, Isabelle Appy, François Tonneau