[ SPORT - FOOTBALL ] OM : le retour de la flamme

Publié : 23 décembre 2019 à 9h27 par sarah rios

Dauphin du PSG, l'OM a réalisé une excellente première partie de championnat. Qui l'aurait cru l'été dernier ? Reste maintenant à confirmer. Le plus dur commence.



La question a enquiquiné Jordan Amavi, avant-hier soir, à l'issue du large succès de l'OM face à Nîmes (3-1). "Si on vous avait dit, à la fin du mois de juillet, que vous seriez 2es aujourd'hui, n'auriez-vous pas dit : 'mais vous êtes fada, on n'y sera jamais' ?, lui a demandé l'un de nos confrères. Réponse du Varois : "Si on n'y croit pas, qui va le faire pour nous ? J'aurais donc répondu qu'on en reparlerait à la trêve..." Lucide, le latéral gauche olympien a aussi eu ces mots : "Maintenant, il faut continuer. On sait que les équipes nous attendent même lorsqu'on n'est pas à cette place. Elles le feront encore plus et voudront nous gratter des points."


Le plus difficile démarrera donc en janvier. En attendant, le club marseillais peut savourer. Après une saison 2018-19 chaotique, la sérénité est revenue. La patte Villas-Boas n'y est pas étrangère, comme l'apport des recrues et le regain de forme de cadres comme Payet et Mandanda.


Les renforts font le poids


Il fallait viser juste, pour une fois, et ne pas reproduire les trop nombreuses erreurs de casting qui ternissent les mercatos de l'ère McCourt. Disposant d'une enveloppe réduite, placé dans le viseur de l'UEFA et obligé de réduire son train de vie, l'OM devait tout de même se renforcer, à moindres frais. Tout en se délestant de plusieurs contrats.


Dix joueurs s'en sont allés, comme Luiz Gustavo (Fenerbahçe) et Lucas Ocampos (Séville). Trois seulement sont arrivés. Andoni Zubizarreta a activé ses réseaux pour débusquer Alvaro Gonzalez (prêté par Villarreal), soutier de Liga dont la combativité et l'expérience se révèlent précieuses. Le directeur sportif basque a ensuite conclu un plan qui lui tenait à coeur depuis des mois : la venue de Valentin Rongier. L'intégration et les performances de l'ex-Nantais valident ce choix. Quant au troisième mousquetaire du recrutement, ce n'est autre que Dario Benedetto (ex-Boca Juniors), 7 buts au compteur, une vraie participation au jeu et rapidement adopté par le Vel'. Trois choix bien sentis, en somme.


Payet, comme jamais


Si André Villas-Boas met en musique le jeu de l'OM, Dimitri Payet en est le chef d'orchestre attitré. Dépossédé du brassard au profit de Steve Mandanda, débarrassé de Rudi Garcia, il demeure le leader technique d'une équipe qu'il dirige à la baguette. Il a attaqué la saison piano avant d'y aller crescendo, aussi bien dans son influence sur le jeu des siens qu'au niveau statistique. Il a survolé plusieurs matches, comme celui contre Lyon qui lui tenait tant à coeur. Depuis qu'il porte ce maillot qui lui est cher, il n'a jamais affiché de tels temps de passage à mi-saison, fort de 6 buts assortis de 3 passes décisives. Et encore, ce bilan ne traduit pas exactement sa réelle importance, lui dont les coups de pied arrêtés ciselés constituent une arme redoutée. Et voilà Payet qui, malgré ses 32 ans, affiche une forme généreuse et toque de nouveau à la porte de l'équipe de France, appelée à disputer l'Euro-2020 (12 juin-12 juillet). Et dire qu'il a été suspendu quatre matches, une période qui a vu l'OM empocher 5 points sur douze possibles...


L'avenir : l'espoir Thauvin


Les supporters ne sont pas dupes. D'André Villas-Boas à Andoni Zubizarreta en passant par Jacques-Henri Eyraud, aucun de ces trois-là n'a intérêt à développer un plan de communication autour d'un renfort qui se nommerait Florian Thauvin ("AVB" a cependant commencé à le faire). Le champion du monde, joueur le plus décisif de l'OM lors des trois dernières années, est déjà dans l'effectif. Il s'est blessé à la cheville, a été opéré, reprendra en février, mais cela fait partie des aléas d'une saison.


Quel club peut se vanter d'avoir une infirmerie vide ? Les rangs olympiens sont dégarnis. En cas de long parcours en coupe de France, le groupe marseillais souffrira inévitablement. D'autant qu'à moins d'un retournement de situation surprenant, le mercato hivernal sera très calme, voire inexistant pour la maison bleue et blanche. "Flotov" incarne donc l'espoir, à condition qu'il revienne à 100 % et qu'aucun autre cadre ne le remplace dans les bulletins médicaux.


Quelques bémols aussi...


La lourde défaite au Parc des Princes (4-0), le 27 octobre, reste un point noir. Pour l'ampleur du score, mais aussi pour l'état d'esprit défaitiste affiché par les Olympiens ce soir-là. Battus d'avance par les Parisiens, ils ont certes pris 22 points sur 24 possibles durant les journées suivantes. De quoi valider les propos d'avant-clasico étonnants d'André Villas-Boas ("Ce n'est pas un match important", insistait-il). Mais cela fait tache dans le bilan de l'OM. Autre aspect négatif : la propension de Payet et ses partenaires à prendre des cartons bêtes, pour excès de nervosité ou manque de jugeote. "AVB" avait poussé une gueulante, ses hommes s'étaient calmés, mais ils sont retombés dans leurs travers samedi face à Nîmes. Si le Portugais se montre très exigeant sur ce plan, c'est bien parce qu'il sait que son effectif est limité quantitativement. En cas de suspension, il est obligé de bricoler. Il l'a fait en lançant Lucas Perrin dans le grand bain. Pari gagné. Mais ce ne sera pas toujours le cas.


Source: laprovence.fr/Alexandre Jacquin et Fabrice Lamperti


Photo: F.S