[ SANTE ] Salon : l'Agence régionale de santé a validé le projet de nouvel hôpital
L'instance s'est réunie hier. Sans surprise, elle a acté le plan de financement de 167 millions
Publié : 12 mai 2023 à 11h31 par Stéphane Rossi Rios
Crédit : S.R
Hier matin, à l'issue du Comité régional d'investissement (CRI) qui se tenait au siège de l'ARS à Marseille, Nicolas Isnard, le maire, a reçu un message de Caroline Argeron, la directrice générale de l'Agence régionale de santé. Comme c'était prévisible, l'établissement public administratif de l'État français chargé de la mise en oeuvre de la politique de santé dans la région a émis un avis favorable au dossier de reconstruction du centre hospitalier de Salon.
Comme l'indiquait La Provence dans son édition de mercredi, Denis Robin, le directeur général de l'ARS, va d'ici le début du mois de juin, transmettre ce dossier à l'échelon supérieur, celui du Secrétariat général pour l'investissement (SGPI) en vue de sa validation définitive. S'il convient de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, on pourrait résumer la suite par un "ça sent plutôt bon". Car on voit mal comment le projet, si bien ficelé et ayant offert un tel consensus politique, pourrait être désormais retoqué.
Quid de l'actuel hôpital ?
Cela étant, impossible de rester les bras croisés à attendre le feu vert des autorités avant d'avancer. Ainsi, la consultation pour retenir le groupement en charge de la construction du nouvel établissement sera lancée dès l'automne 2023. Comme l'indiquait Nicolas Isnard, ce projet hors normes - le centre hospitalier et le village de santé représentent un investissement de 300 M€ - fera l'objet d'un appel d'offres européen. "Et plusieurs grands groupes nous ont approchés", relevait-il.
L'ouverture de l'Hôpital du pays Salonais, qui sera l'un des premiers établissements reconstruits dans le cadre du Ségur de la santé, est programmée pour 2028, la première pierre étant espérée en 2026.
Toujours pour anticiper l'avenir, mercredi soir, une motion relative à l'avenir du site actuel a été votée. "L'emplacement actuel sera libéré de toute occupation, exception faite du bâtiment consacré à la gérontologie, a annoncé Nicolas Isnard. La vente de ce foncier, actuellement propriété de l'hôpital, est intégrée dans le plan de financement pour la reconstruction". Selon les estimations qui en ont été faites, ce terrain, d'une superficie de quatre hectares, pourrait être valorisé à hauteur de 17 millions d'euros. Mais quel avenir lui donner ? Avant de se prononcer, Nicolas Isnard et son conseil municipal ont décidé de "maîtriser cette reconversion et l'avenir du site" puisqu'il sera vendu à l'Etablissement public foncier (EPF) de Paca qui le gardera, le temps nécessaire à la préparation des projets qui pourraient y voir le jour.
En marge du conseil municipal extraordinaire de mercredi soir, une vingtaine de manifestants, appartenant à un collectif citoyen (Salon en lutte) a voulu interpeller les élus et le public en manifestant devant le parvis de l'hôpital. Ce collectif, composé de militants politiques (LFI) mais aussi de simples citoyens, entendait dénoncer la part faite au privé dans le projet global de Village de santé. "On s'inquiète de cette part offerte au secteur privé, revendique l'un des militants, Vincent Soccorsi. Comment cela va-t-il se passer ? Un terrain de 9 hectares a été acheté mais 3 hectares seront cédés au secteur privé. On veut une clarté totale sur ce sujet et connaître ce qui va être investi". Pour ces militants, "la santé doit rester de l'ordre du public".
Un lieu créé au début du XXe siècle
Rappelons que l'emplacement de l'hôpital actuel avait été choisi au début du XXe siècle par une commission municipale spéciale, réunie de 1900 à 1901. Situé sur le prolongement du boulevard Frédéric-Mistral et adossé à la butte Saint-Léon, ce terrain a permis la construction du Pavillon 1903 encore utilisé à ce jour. Par la suite, de nombreux aménagements ont été engagés : la construction du Pavillon annexe Anne Dauphin en 1938, d'un pavillon administratif en 1955 puis d'une maternité en 1956, du pavillon Laurent Arnoux en 1975 suivi de l'école d'infirmières en 1979, d'un plateau technique (Paul Bourret) en 1992 et d'un pôle mère-enfant en 1997.