[ SOCIETE - ARLES ] Arles a perdu plus de 2 400 habitants en 6 ans

Les résultats du recensement de l'Insee sont tombés : la petite Rome des Gaules a perdu 0,8 % de sa population entre janvier 2015 et janvier 2021. En région Paca, c'est la perte démographique la plus forte parmi les villes de plus de 50 000 habitants.

Publié : 5 janvier 2024 à 12h12 par M.V /laprovence.com

Crédit : valerie farine


Ce n'est une surprise pour personne. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a dévoilé les résultats de son recensement de la population : entre 2015 et 2021, Arles a perdu 0,8 % de sa population. Cela correspond à plus de 2 400 habitants, soit l'équivalent de la commune de Maussane-les-Alpilles. En effet, la petite Rome des Gaules comptait, en janvier 2021, 50 415 Arlésiens, contre 52 886 au 1er janvier 2015.


12 % de logements vacants en 2020


Si, dans ce laps de temps, il y a eu plus de naissances (3 721) que de décès (3 508) à Arles, cette baisse de démographie était surtout due à un solde migratoire de -0,9 %. Autrement dit : il y a plus d'habitants qui quittent la ville que de néo-Arlésiens. Ce qui fait qu'en 2020, la part de logements vacants à Arles s'élevait à 12 %.


Parmi les villes de Paca comptant plus de 50 000 habitants, Arles est celle qui a perdu le plus de résidents, avant La Seyne-sur-Mer (-0,6 %) et Hyères (-0,4 %). Dans le top des villes provençales attractives, on retrouve à égalité Toulon et Fréjus, dont la population a augmenté de 1,3 %.


L'Insee ne donnant que des chiffres bruts, il ne nous reste plus qu'à spéculer sur les raisons de cette baisse, qui n'était pourtant que de 0,1 % lors du précédent recensement entre 2009 et 2014. Perte d'attractivité, hausse des prix de l'immobilier et du nombre d'Airbnb, baisse drastique du nombre de médecins et autres services de santé... Les potentielles causes sont nombreuses.


"C'est une décroissance qui date depuis de nombreuses années. Cette situation n'est évidemment pas satisfaisante", reconnaît le maire Patrick de Carolis, qui rappelle toutefois que ces chiffres sont déjà quelque peu datés :"Il faudra néanmoins attendre pour voir les effets de la politique que nous menons à Arles depuis que je suis élu maire car les chiffres de l'Insee ne sont en réalité que le reflet de la situation au 1er janvier 2021. Il y a 3 années d'écart entre la sortie du rapport et le moment présent."


"Empêcher la fuite des Arlésiens"


L'édile affirme "tout mettre en oeuvre pour faire regagner en attractivité la commune et inverser cette courbe démographique". Il cite notamment l'exemple du studio Tu Nous ZA Pas Vus, à Léon Blum, "avec à la clef, 200 emplois" : "Nous misons sur les industries du numérique et de l'image créative, qui attirent un nombre croissant de jeunes travailleurs, et facilitons l'émergence de projets économiques pour empêcher la fuite des Arlésiens, faute d'emplois sur notre commune."


"Je suis persuadé que notre ville, avec une notoriété culturelle très forte et une nouvelle dynamique, redevient attractive et que nos efforts porteront leurs fruits", se convainc Patrick de Carolis, qui revient également sur sa volonté de construire "des logements de qualité pour répondre aux aspirations des familles", et d'attirer de nombreux étudiants et médecins. Encore faut-il parvenir à les faire rester eux aussi en terres arlésiennes.


 



La population du Paradou explose, celle des Baux dégringole


Dans le palmarès des villes les plus attractives du pays d'Arles, Le Paradou tient le haut du podium, avec un gain de population de 2,2 % entre 2015 et 2021. Si la commune comptait non seulement plus de naissances (132) que de décès (69), elle a également un solde migratoire positif (1,9 % entre 2014 et 2020).


Les deux autres communes ayant connu une évolution positive sont Maillane (1,4 %) et Maussane (1,2 %).


Dans le reste du pays d'Arles, de nombreuses communes ont également perdu de leurs habitants. L'exemple le plus flagrant est celui des Baux-de-Provence, dont la population a diminué de 4,9 % entre 2015 et 2021. La cité baussenque comptait 399 résidents en janvier 2015. Ils étaient 289 en 2021, selon l'Insee. Cette baisse serait causée par le solde naturel et le solde migratoire, tous les deux négatifs. Autrement dit, il y a eu plus de décès que de naissances, et plus de départs que d'emménagements au sein de la commune.


En termes de perte de population, les Saintes-Maries-de-la-Mer connaissent aussi un taux important, s'élevant à 3,8 %. Et en troisième place de ce classement des pertes démographiques, Orgon, avec -2,3 %. "Je pense que depuis 2021, notre population a augmenté, et ça va continuer dans les mois qui viennent, tempère le maire Serge Portal. On a un lotissement avec 43 logements qui sera livré en été prochain, et tout a déjà été vendu. Puis d'autres projets plus petits sont en cours. La tendance est à la construction à Orgon." Toutefois, pas de précipitation pour Serge Portal, qui ne souhaite pas dépasser la barre des 3 500 Orgonnais. L'édile reconnaît que la ville ferait "face à des problèmes de structures, au niveau des écoles et des crèches, si la population venait à augmenter trop vite".


 



Les populations légales


Données de l'Insee sur l'évolution de population entre 2015 et 2021.


Arles: 50 415 habitants (-0,8 %).


Alpilles :


Aureille : 1 541 (-0,1 %). Les Baux-de-Provence : 289 (-4,9 %). Eygalières : 1 733 (-0,9 %). Fontvieille : 3 521 (-0,5 %). Maillane : 2 738 (1,4 %). Mas-Blanc-des-Alpilles : 513 (-0,2 %). Maussane-les-Alpilles : 2 396 (1,2 %). Mouriès : 3 414 (-0,2 %). Paradou : 2 200 (2,2 %). Saint-Rémy-de-Provence : 9 619 (-0,3 %).


Crau-Camargue :


Port-Saint-Louis- du-Rhône : 8 446 (-0,3 %). Saintes-Maries-de-la-Mer : 2 120 (-3,8 %). Saint-Martin-de-Crau : 13 729 (0,1 %).


Val de Durance :


Cabannes : 4 595 (0,7 %). Mollégès : 2 666 (0,7 %). Noves : 5 853 (0,3 %). Orgon : 2 698 (-2,3 %). Plan-d'Orgon : 3 552 (0,7 %). Saint-Andiol : 3 380 (0,4 %). Sénas : 6 838 (-0,4 %). Verquières : 790 (-0,5 %).


Montagnette :


Barbentane : 4 236 (0,5 %). Boulbon : 1 519 (0,4 %). Graveson : 4 791 (-0,2 %). Saint-Pierre-de Mézoargues : 223 (0,7 %). Saint-Étienne-du-Grès : 2 486 (0,3 %). Tarascon : 15 423 (0,4 %). Vallabrègues : 1 376 (0,0 %).


Zone de Châteaurenard :


Châteaurenard : 16 669 (1,1 %). Eyragues : 4 355 (0,0 %). Rognonas : 4 111 (0,3 %).




 


SOURCE: LAPROVENCE.COM