[ SOCIETE - ARLES ] La ligne THT continue de mobiliser

Publié : 8 avril 2024 à 10h03 par sarah Rios

Plus de 500 personnes étaient réunies hier à Arles contre le projet de ligne à haute tension ce dimanche 7 avril à Arles pour s'opposer au projet de ligne aérienne à très haute tension prévu entre Jonquières-Saint-Vincent, dans le Gard, et Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. Pour rappel, le tracé prévoit un passage par le parc des Alpilles, la Camargue et le Marais de Vigueirat. Agriculteurs, riverains, collectifs pour la défense de l'environnement, ils étaient plus de 500 à se rassembler, ce dimanche 7 avril, pour dire non au projet de ligne aérienne à très haute tension prévu dans la région. Plus de 24 000 personnes ont signé la pétition contre ce projet dont la concertation publique s'arrête ce dimanche. Ils dénoncent "une hérésie environnementale".  


Une marche environnementale et citoyenne


Avec en tête de cortège deux tracteurs qui ouvraient la marche et la fermaient, les manifestants sont partis du musée départemental antique. Ils ont marqué une pause devant la préfecture, appelant les services de l'État "à réagir" puis se sont dirigés vers la mairie où le maire de la commune, Patrick de Carolis, qui a déjà pris position contre le projet, les attendait. Patrick de Carolis partage les inquiétudes de ses administrés comme 29 maires du pays d'Arles. Il reproche le manque de transparence du projet.


"Nous ne sommes pas contre le projet de décarbonation de notre industrie, bien au contraire, mais le projet qu'on nous propose sur notre territoire tourne le dos à tous les principes donnés depuis des décennies, notamment la préservation de la nature, nous avons bâti notre économie là-dessus", détaille l'élu.


Selon lui, beaucoup d'Arlésiens ne sont pas informés de la concertation en cours, ou ne parviennent pas à s'inscrire aux réunions. "Peut-être y aurait-il fallu qu'il y ait des études d'impact sur l'eau, sur la nappe phréatique, estime l'élu. "La Crau, c'est notre nappe phréatique", ajoute-t-il, rappelant que 350 000 personnes boivent cette eau".


"Nos paysages sont beaux, nos prés, notre ciel, notre horizon", peut-on lire sur les pancartes des manifestants ou encore "ciel dégagé sur la Crau, ciel dégagé sur les Alpilles".


Guillaume est venu en famille pour manifester, avec justement de nombreuses pancartes, aux slogans percutants. Il en distribue aux personnes rassemblées avant le départ du cortège.  "Ce matin, c'est le combat, on a préparé ça depuis un petit moment, on est motivés, on sait pourquoi on se bat. C'est important, ce qui se joue, c'est l'avenir de nos territoires, de nos paysages, c'est un projet qui s'il voit le jour sera irréversible. C'est ça le problème. On veut juste que cette ligne soit enterrée, ce serait le compromis", indique ce père de famille.


Pour les agriculteurs, comme Nicolas de Sambucy, secrétaire général adjoint de la FDSEA 13 "c'est inadmissible, on nous demande de défendre la souveraineté alimentaire aujourd'hui et c'est très difficile de comprendre qu'on impose de la consommation de terres agricoles pour décarboner certes, mais on détruit un paysage et des cultures à hautes valeurs ajoutées. On a énormément d'AOP, d'IGP, de labels qui vont être dévalorisés par cette ligne aérienne".


Ils réclament une autre solution technique pour s'adapter. "On a demandé pendant des années à l'agriculture d'innover, RTE depuis 30 ans n'innove pas. Il faut arrêter avec les poteaux, il faut enterrer cette ligne pour ne pas polluer le paysage et l'agriculture", insiste cet agriculteur.


Les citoyens réclament aussi une grande marche en mai, des élus et des citoyens  "pour montrer au préfet et à l'État, l'investissement contre ce projet".


 


SOURCE: FRANCE3.FR