[ Société ] Le port de Marseille-Fos lance une concertation publique pour son projet de plateforme d'éoliennes flottantes
Le projet DEOS, vise à produire jusqu'à 25 éoliennes par an et à créer 2 000 emplois
Publié : 2 octobre 2024 à 10h19 par Camille .
Les habitants de Fos-sur-Mer sont invités à donner leur avis du 14 octobre au 23 décembre 2024.
Le port de Marseille-Fos a annoncé, ce 1er octobre 2024, le lancement d'une concertation publique pour son ambitieux projet de plateforme d’éoliennes flottantes, dont la mise en service est prévue à l’horizon 2028. Ce projet, baptisé DEOS (Développement de l’éolien offshore), permettra aux habitants des Bouches-du-Rhône, et tout particulièrement ceux de la zone de Fos-sur-Mer, de s’exprimer sur la construction et l’assemblage de ces infrastructures entre le 14 octobre et le 23 décembre 2024.
Selon les porteurs du projet, cette initiative industrielle devrait créer jusqu’à 2 000 emplois pendant la phase d’exploitation. L’éolien, qui représente déjà la troisième source de production d’électricité en France, connaît un fort développement, soutenu par l’objectif gouvernemental de produire 18 gigawatts (GW) d’électricité via l’éolien en mer d’ici 2035, contre 1,5 GW actuellement. À ce titre, deux parcs éoliens marins, chacun d'une capacité de 250 MW annuels, sont déjà programmés en Méditerranée : l’un à Fos-sur-Mer et l’autre à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude.
Lors d’une conférence de presse, René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, a salué cette initiative, affirmant qu’elle "ouvre une nouvelle ère plus verte" pour la commune. Cependant, il a exprimé ses réserves concernant la concentration des projets industriels dans la même zone : "On se retrouve encore au même endroit, déjà fortement impacté par une vaste zone industrielle et le stationnement de navires."
De son côté, le président du directoire du port, Hervé Martel, a précisé les détails du projet. La plateforme, qui doit être livrée d’ici fin 2028, vise à produire jusqu’à 25 éoliennes par an. Elle intégrera la fabrication des flotteurs en béton ou en acier, l'assemblage des éoliennes, ainsi que l’installation des systèmes d'ancrage et la maintenance. M. Martel a souligné la complexité de cette entreprise : "Construire une éolienne flottante revient à immerger des bâtiments en béton pour ensuite y installer une Tour Eiffel."
Le projet n’est cependant pas sans impact environnemental. Selon la présentation du port, la plateforme pourrait générer des émissions atmosphériques, des nuisances acoustiques et vibratoires, avec des répercussions potentielles sur les espèces et habitats naturels alentour.