[ SPORT - FOOTBALL ] Atalanta 3-0 OM : inexistants à Bergame, les Olympiens s'arrêtent en demi-finale de Ligue Europa

Archi-dominés par l’Atalanta, les Olympiens ont été éliminés en demi-finale sans le moindre signe de rébellion (3-0) ce jeudi soir à Bergame.

Publié : 10 mai 2024 à 11h39 par Ludovic FERRO, envoyé spécial à Bergame /laprovence.com

Crédit : Frédéric Speich

Cela était censé être le match de l’année pour des Olympiens qui y croyaient dur comme fer. Dublin était à un pas, 90 ou 120 minutes à peine, le temps de poursuivre le miracle encore un soir dans une saison pénible mais qui aurait pu, malgré tout, être sauvée par une finale de coupe d’Europe.



Mais l’Irlande était beaucoup trop loin pour une équipe qui a volé en éclat avant le grand voyage qui les aurait amenés vers la sixième finale continentale de l’histoire de l’OM. De dernier round il n’y aura donc pas, puisque les hommes de Jean-Louis Gasset n’ont jamais existé.


Sur la pelouse du stade Atleti Azzurri d’Italia, ils ont même erré comme onze âmes en peine, à mille lieues du visage conquérant exhibé la semaine dernière au Vélodrome. Ademola Lookman (30), Matteo Ruggeri (52) et El Bilal Touré (90 + 5) ont éteint la flamme vacillante de Marseillais perdus, sans impact ni intensité, sans idée ni talent.


Combien de classe d’écart ce jeudi soir entre Bergamasques et Provençaux, entre une équipe joueuse et une autre pétrifiée ? Trop, et même de quoi ne jamais vraiment regretter l’occasion ratée de Pierre-Emerick Aubameyang (en larmes à la fin du match) à l’aller.


Les Olympiens auront procuré quelques belles émotions à leurs supporters sur la scène continentale. Ils n’avaient pas le niveau pour offrir mieux et cela est un terrible constat d’échec.



La Dea, adepte des un contre un dans toutes les zones du terrain, semblait pourtant en supériorité numérique partout, et aurait pu rentrer aux vestiaires avec bien plus qu’un petit but d’avance. Mais les poteaux (6, 24) ou Pau Lopez (19, 24, 36) laissaient planer un filet de suspense alors que Jesus Gil Manzano, de son côté, ne sifflait rien à des Olympiens qui tombaient à chaque pichenette, martyrisés par l’engagement des Lombards.


Sur l’ouverture du score, Geoffrey Kondogbia, qui compensait une montée de Chancel Mbemba, se faisait ridiculiser par Lookman. Sur le second but, Quentin Merlin balançait un ballon vers la touche mais le ballon ne quittait pas les limites du terrain, les Marseillais ne défendaient pas. Et Ruggeri finissait tranquillement et brillamment.



De la tranquillité (il fallait voir les équipiers de Samuel Gigot balancer chaque ballon comme s’il leur brûlait les pieds face au pressing agressif de l’Atalanta), du génie (que dire du lob non cadré d’Iliman Ndiaye alors que Musso n’était plus dans sa cage, et que le score n’était que de 1-0 ?), voilà, entre autres ce qui faisait la différence jeudi soir.


Mais cela serait une erreur d’expliquer l’élimination de l’OM par un simple match raté. Ce n’est, en effet, pas en 90 minutes que la Dea a écrasé son homologue français. Son succès mûrit depuis huit ans, soit depuis l’arrivée de Gian Piero Gasperini, quand, dans le même temps, un Olympique fraîchement racheté par Frank McCourt ne construisait rien de pérenne, enchaînant les entraîneurs (9) mais pas les cercles vertueux, détricotant l’hiver ou le printemps ce qui était parfois bien fait l’été précédent.


Et pendant que les Italiens, comble de l’humiliation, inscrivaient le troisième but dans les arrêts de jeu en plein feu d’artifice au-dessus d’une tribune latérale, l’on se demandait bien sur quoi de solide se reposerait l’OM pour construire un effectif cohérent la saison prochaine, sans Ligue des Champions, avec, au mieux, une qualification en Ligue Europa ou Ligue Conférence. Au moins, pour faire passer la pilule d’un exercice cataclysmique, les Olympiens auront procuré quelques belles émotions à leurs supporters sur la scène continentale. Ils n’avaient pas le niveau pour offrir mieux et cela est un terrible constat d’échec.