[ SPORT/KITESURF ] Alexandre Caizergues, la vitesse comme mode de vie

Publié : 15 novembre 2021 à 12h14 par Renaud Blaize

Crédit : Greg Beneteau


Quatre fois champion du monde de kitesurf. Et pourtant, ce que l'on retient d'Alexandre Caizergues, c'est cette attirance pour la vitesse, cette recherche de l'adrénaline, cette quête au record. Pas le palmarès.



Alexandre Caizergues, c'est l'histoire de ce Port-Saint-Lousien qui a marqué l'histoire de son sport : Premier homme au-delà des 100 km/h sur l'eau (en 2010), recordman du monde actuel de vitesse en kite (57,97 noeuds soit 107,36 km/h)... À 42 ans, le garçon - bientôt papa - est actuellement en attente d'un mistral puissant pour améliorer cette marque au Salin-de-Giraud, dans sa Camargue qui a marqué le début de son histoire avec la vitesse sur l'eau. Et pourquoi pas dépasser les 110 km/h avant la fin du mois ? "Je suis béni des dieux que mes parents aient eu l'idée de s'installer à Port-Saint-Louis. Ils auraient pu travailler à Marseille, faire de la planche là-bas qui serait un super endroit. Mais ils cherchaient un lieu à la fois sympa pour la planche, avec des grands espaces et plus au contact de la nature qu'à Marseille. Si j'avais habité ailleurs, cela ne se serait sans doute pas passé comme cela. Je n'aurais sans doute jamais été en contact avec la vitesse kite", reconnait-il humblement.


La plage Napoléon, l'Anse de Carteau. Autant de sites qui ont permis au rider de Port-Saint-Louis de faire ses premières armes dans cette discipline. De claquer ses premiers temps canon. "On a fait presque partie des pionniers mais quelques copains s'y étaient mis avant. Quand tu as une communauté passionnée par la même chose, cela aide à te dépasser, à trouver des solutions."


Une philosophie qu'il met en avant dans le début de sa seconde vie. L'entreprise Syroco dont il est le président. "La génèse du projet était de créer un engin de vitesse pour pousser les limites du record avec les technologies amenées. Mais on va plus loin que cela. Je suis passionné par la mer depuis mon enfance et toute l'équipe de Syroco, c'est pareil. On est tous en contact fréquemment avec l'univers marin. On veut y contribuer au-delà d'un simple record. On veut apporter quelque chose à cet univers qui nous plaît tant. C'est l'occasion de développer des choses, de la technologie, de l'innovation pour 'décarboner' une industrie des transports maritime qui impacte les océans."


Mêler le sport, la technologie, l'innovation, l'écologie. De quoi s'investir pleinement pour dépasser les limites. "C'est à la fois un projet ultra-passionnant. Si cela avait été un simple boulot de bureau, cela n'aurait pas eu du sens. Aujourd'hui, j'ai fait une super carrière dans le kite, je me suis régalé, j'ai fait des records, j'ai voyagé à travers le monde mais au final, qu'en retires-tu si ce n'est des lignes sur un CV ? Finalement, pas grand-chose. Là, ce projet permet d'allier tout cela. C'est une super prolongation de cette carrière-là, d'avoir un côté plus utile pour la planète. On respire Syroco", sourit Caizergues qui a fait de la vitesse un style de vie. Une quête. "Cela reste une vraie passion depuis quasiment 20 ans et même avant cela sur circuit en voiture et moto. Et puis, le kite, c'est un sport qui permet cela. D'aller vite, d'avoir cette sensation de vitesse assez impressionnante. Et en même temps, avoir une notion de liberté extraordinaire. Tout est permis. Ton matériel et toi comme seules limites."


L'eau, la vitesse, une quête de record qui aiguisent les convoitises avec plusieurs projets qui coexistent pour améliorer les chronos. Un style de vie pour l'enfant de Port-Saint-Louis qui veut encore marquer les esprits. "Un record, c'est facile à appréhender pour le grand public. C'est fun, visuel. C'est cela que les gens retiennent." L'ivresse de la vitesse.


 


Source: Laprovence.com