[ SPORT - RUGBY ] Affaire Oscar Jegou et Hugo Auradou : Libres mais interdits de quitter le pays

13 août 2024 à 9h28 par sarah Rios

Placés en résidence surveillée depuis le 17 juillet, les deux joueurs du XV de France, Hugo Auradou et Oscar Jegou, font face à de graves accusations. Ils sont soupçonnés d'avoir violé et frappé une femme dans leur hôtel à Mendoza, en Argentine, dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet, après un match de leur équipe. Cette affaire a suscité une grande attention médiatique et judiciaire, mettant en lumière non seulement les accusations, mais aussi les réactions et les implications pour les deux rugbymen.


Les faits reprochés se sont déroulés dans un contexte particulièrement sensible, car l'équipe de France de rugby était en Argentine pour une série de matchs. Selon les accusations portées contre eux, Auradou et Jegou auraient attaqué une femme dans leur chambre d'hôtel, après une soirée post-match. La victime présumée a rapidement déposé plainte, ce qui a conduit à l'arrestation des deux joueurs dès le 8 juillet. Après quelques jours en détention, ils ont été placés en résidence surveillée le 17 juillet, en attendant que la justice argentine poursuive son enquête.


Le parquet de Mendoza, qui suit de près cette affaire, a annoncé le 12 août que les deux joueurs sont désormais libres, mais avec des restrictions strictes. Ils ne peuvent pas quitter le territoire argentin tant que l'instruction est en cours. Le parquet a précisé que, pour le moment, les "éléments suffisants n'ont pas été réunis" pour justifier leur maintien en détention préventive, bien que les accusations de viol aggravé restent sérieuses.


En dépit de leur mise en liberté sous conditions, l'enquête se poursuit activement. La procureure générale de Mendoza, Daniela Chaler, avait précédemment déclaré début juillet que la déposition de la plaignante était "assez longue, complète, détaillée" et qu'elle correspondait aux premières conclusions médico-légales. Cependant, elle a également souligné que les lésions observées, bien que compatibles avec le récit de la victime, ne provenaient pas nécessairement d'une agression sexuelle, laissant ainsi la porte ouverte à diverses interprétations des faits.


Les deux sportifs ont réagi aux accusations en admettant avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante au cours de la nuit en question, mais ils ont fermement nié toute violence. Leur version des faits, relayée par la Fédération française de rugby dans un communiqué publié début juillet, insiste sur le caractère "consenti" de cette relation. Leur avocat argentin, Rafael Cuneo Libarona, a également soutenu cette position, affirmant que les rapports sexuels avaient été mutuellement consentis et qu'il n'y avait eu aucune forme de contrainte ou de violence.


L'affaire continue de faire l'objet d'une attention particulière en Argentine, mais aussi en France, où la carrière des deux joueurs est suspendue à l'issue de cette procédure judiciaire. La pression médiatique est forte, et chaque nouvelle étape de l'enquête est scrutée de près, tant par les supporters que par les autorités sportives. En attendant que la lumière soit faite sur cette affaire, Hugo Auradou et Oscar Jegou restent bloqués en Argentine, dans l'incertitude quant à leur avenir immédiat.