[ JUSTICE - VAUCLUSE ] Affaire des viols de Mazan : les avocats des accusés déposent plainte pour les menaces dont leurs clients sont victimes
Depuis l’ouverture du procès qui doit durer jusqu’à fin décembre, la cinquantaine d’accusés poursuivis devant la cour criminelle du Vaucluse est la cible de nombreuses menaces que dénoncent leurs avocats.
Publié : 9 septembre 2024 à 11h42 par Midi libre avec AFP Rios
Des plaintes vont être déposées cette semaine par plusieurs avocats d’accusés poursuivis dans le cadre du procès des viols de Mazan, en raison de la diffusion d’informations personnelles suivies de menaces envers leurs clients, ont-ils indiqué ce lundi 9 septembre à l’ouverture de l’audience à Avignon.
"Des informations à caractère personnel des accusés, leur identité, nom, prénom, profession, adresse et parfois des photos prises dans l’enceinte même du tribunal ont été diffusées sur les réseaux sociaux, au mépris des règles les plus élémentaires de notre droit, socle de notre démocratie", a indiqué devant la presse l’avocate Isabelle Crépin-Dehaene, au nom de tous ses confrères massés derrière elle.
"Garantir la sérénité des débats"
"La gravité de ces faits nous amène, nous, avocats de la défense, à devoir saisir le ministère public de poursuites pénales afin de prévenir toute nouvelle forme de violence voire, ce qui est à craindre, d’atteinte à l’intégrité physique des accusés et de leurs proches. Dès cette semaine, une quinzaine de plaintes seront déposées par les différents avocats que nous sommes, entre les mains des parquets territorialement compétents, d’autres suivront dans les semaines à venir", a-t-elle prévenu.
"Des enfants d’accusés ont été pris à partie au sein de leur établissement scolaire, des épouses et proches d’accusés ont été insultés, des appels téléphoniques malveillants reçus par des accusés, avec tentatives d’intrusion à leur domicile", a-t-elle listé.
Selon elle, seront "systématiquement poursuivis ceux qui diffuseraient des informations à caractère personnel ou qui tiendraient des propos à connotation raciale à l’égard des accusés aux noms patronymiques à consonance étrangère. La justice s’exerce par nos lois, dans le calme du temps et non dans la frénésie de l’instant", a conclu Isabelle Crépin-Dehaene.
Ces propos avaient aussi été tenus quelques instants plus tôt devant la cour criminelle de Vaucluse où est jugé jusqu’à décembre Dominique Pelicot, accusé d’avoir drogué son épouse aux anxiolytiques, avant de la violer et de la faire violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet, dont une cinquantaine a été identifiée et sont jugés à ses côtés.
"Tout sera fait pour garantir la sérénité des débats", lui a répondu le président de la cour, Roger Arata, sérénité nécessaire "afin de les mener à leur terme". Lors de la première semaine d’audience, il avait déjà rappelé qu’aucune captation d’image n’était autorisée pendant les débats dans la salle d’audience mais aussi dans la salle de retransmission où un public nombreux se pressait ce lundi.
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