Coronavirus : malgré les annonces d'Édouard Philippe, la vie continue doucement en Provence.
Publié : 15 mars 2020 à 17h12 par Patrick MONROE
Si l'annonce du Premier ministre Édouard Philippe, hier soir, oblige les bars et restaurants à être fermés, pour les Provençaux la vie continue tout doucement entre courses au marché et supermarché, et votes pour les municipales.
Jusqu'à nouvel ordre, seuls les commerces "indispensables" pourront rester ouverts. C'est ce qu'a affirmé hier soir le Premier ministre Édouard Philippe. Une annonce qui n'a pas empêché certains Provençaux de se rendre aux urnes pour ce premier tour des municipales et d'autres d'aller au marché, dans leur boulangerie ou au supermarché.
À Martigues, marché maintenu et restaurants fermés
Ambiance particulière dans le centre-ville de Martigues ce matin. Si les restaurants ont bien fermé leurs rideaux, les tabacs, presses et autres commerces alimentaires, comme les boulangeries, sont ouverts. Sur le marché, 70 forains étaient présents, sur la centaine habituellement recensée.
À Avignon, un dimanche (presque) ordinaire aux Halles
Les Halles d'Avignon étaient accessibles jusqu'à 14h. Mis à part les buvettes et espaces restauration, l'ensemble des étals étaient ouverts. On a pu noter moins de fréquentation que pour un dimanche normal, mais le chaland demeurait au rendez-vous. Côté commerçants, gants et parfois masques étaient de rigueur. Pour répondre à la demande et en fonction des mesures de précaution à venir, un système de livraison à domicile gratuit et organisé en interne avec l'association des commerçants devrait être mis en place d'ici mardi.
À Marseille, entre courses et votes
Deux bureaux de vote, deux ambiances dans une même école à Saint-Anne, dans le 8e arrondissement de Marseille. Passé le vigile à l'entrée bardé d'un masque, et la pile de serviettes en papier low-cost qui gratte et sa pancarte "Lavage des mains sous le préau", au bureau 855, les assesseurs portent tous d'épais gants noirs qui ne vous donnent pas envie de traîner. La configuration de certains isoloirs permettent de glisser un bulletin dans l'enveloppe sans avoir à toucher le rideau. Pas la foule mais pas de désertion, non plus. Des personnes âgées et même des plus jeunes avec des masques. La participation était de 16,5% à 11 heures. Dans la salle de classe d'à côté, en revanche, les assesseurs sont mains nues et l'ambiance semble plus détendue. Pas de discussion au long cours comme un dimanche ordinaire de vote dans les couloirs sous les dessins d'enfants, mais les bancs sur la placette sont occupés par des électeurs qui prennent le soleil.
Sur le trottoir, on presse le pas. C'est vraisemblablement plus en raison du Mistral qui soulève la poussière de l'avenue de Mazargues que pour fuir le Covid-19. Devant la boulangerie Maurin, la file d'attente court jusque sur le trottoir comme tous les dimanches. Seul changement : on ne rentre pas à plus de trois dans les magasins. Et à la supérette, d'à côté, le gérant sourit derrière sa caisse. Ca n'arrête pas depuis ce matin mais sans panique. "C'est un peu la guerre", sourit-il alors qu'un employé remplit le rayon pâtes qui a été largement entamé. Paul fait le plein d'oranges. Pour les vitamines? "Non parce qu'elles sont trop bonnes. On lâche rien"...
[source / La Provence]
Par A.A., P.M., A.D., O.L.