[ECONOMIE]: Fos : le deuxième haut-fourneau d'ArcelorMittal redémarre.

Publié : 28 septembre 2020 à 10h19 par Patrick MONROE

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Il y a du monde sur le plancher de coulée !", commente avec fierté Adrien Nicoletis, responsable de process, depuis la salle de contrôle des hauts-fourneaux du site ArcelorMittal de Fos. À l'écran, l'image parle d'elle-même ; une quinzaine de fondeurs s'activent, dans leur manteau d'aluminium, pour "décrasser la rigole", par où vient de s'écouler la fonte, qui ressort enfin du haut-fourneau numéro 1. Après six mois d'arrêt, le foyer a été ranimé, dimanche soir, "par une sorte d'énorme briquet de 3 m que l'on a plongé à l'intérieur du four pour réchauffer le creuset", explique Christophe Carpentier, chef de poste. En quelques jours, l'installation haute de 110 m a presque retrouvé sa température de croisière ; 1 380 degrés hier après-midi, pour un objectif de 1 480. La fonte n'est pourtant pas encore de qualité suffisante, pour rejoindre l'aciérie, où mélangée à des ferrailles elle se transformera en quelque 200 types d'acier différents. "On atteindra peut être cette nuit la qualité requise", ajoute le professionnel, autrement dit 0,35 % de silicium contre 4 % hier après-midi. Alors la fonderie a reçu trois personnes en renfort, les sous-traitants pelletiers ont repris le travail et les salariés du site, ont retrouvé le sourire. "On va le bichonner notre outil", confie David, contremaître. "L'arrêt a été un choc, on ne savait pas où on allait, poursuit Steve, fondeur et salarié d'ArcelorMittal depuis huit ans, quand on a appris le redémarrage, ça a été un soulagement." Tout avait d'ailleurs été mis en oeuvre pour que ce gigantesque four en sommeil puisse revenir à la vie sans encombre. "On a éteint la flamme à l'azote, pour ne pas mouiller la charge", explique encore Christophe Carpentier. Des résidus de coke, mais aussi 600 tonnes de fonte froide étaient restés au fond du foyer, ce sont ces matières qu'il faut désormais écouler, avant de reprendre une production normale, d'ici une quinzaine de jours.

[SOURCE / LA PROVENCE]