[ ECOPLANETE - CAMARGUE ] Montée des eaux : la Camargue menacée par la Méditerranée, l'impossible retour en arrière.

Publié : 30 septembre 2019 à 9h23 par Patrick MONROE

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Montée du niveau des océans, îles menacées de submersion, fonte des glaciers... Certains des impacts dévastateurs du changement climatique sont déjà "irréversibles", a noté le Giec, le groupe d'experts climat de l'Onu à l'issue d'une réunion marathon de cinq jours à Monaco. Deux jours après le sommet climat de New York qui n'a pas suscité l'impulsion espérée, ce rapport souligne toutefois que réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait faire une vraie différence. Les modifications de l'océan ne s'arrêteront pas soudainement en baissant les émissions, mais leur rythme devrait être ralenti. "Ça permettrait de gagner du temps", indique la climatologue Valérie Masson-Delmotte, qui a participé à la rédaction du document de 900 pages présenté hier. Gagner du temps pour, par exemple, se préparer à la montée des eaux et aux événements météo extrêmes qui lui sont liés (vagues de submersion, tempêtes): en construisant des digues autour des grandes mégapoles côtières, ou en anticipant le déplacement inéluctable de certaines populations, notamment celles de petits États insulaires qui pourraient devenir inhabitables d'ici la fin du siècle.

Le niveau des océans s'accroît aujourd'hui 2 fois et demie plus vite qu'au XXe, durant lequel il avait pris 15 cm, et cette hausse va s'accélérer, quel que soit le scénario. Sur les côtes du monde entier, construire des protections pourrait réduire de 100 à 1 000 fois les risques d'inondations, selon le rapport. À condition d'investir "des dizaines à des centaines de milliards de dollars par an". Au total, selon le rapport, plus d'un milliard de personnes vivront d'ici le milieu du siècle dans des zones côtières peu élevées et vulnérables.

"Avec ces faibles promesses des États, nous avons probablement plus de chance de faire sauter la banque au casino de Monte-Carlo que de limiter le réchauffement à +1,5°C"

Si la température augment de 2°C, de nombreuses mégapoles et petites îles seront frappées d'ici 2050 au moins une fois par an par un événement extrême qui ne se produisait jusqu'alors que tous les cent ans.

À cause de la chaleur déjà emmagasinée par les océans en absorbant les émissions de gaz à effet de serre, "nous ne pouvons plus revenir en arrière, explique Valérie Masson-Delmotte, quoi que nous fassions avec nos émissions, le changement climatique est irréversible".

Ce nouveau rapport adopté par les 195 États membres du Giec est le quatrième opus scientifique de l'Onu en un an à tirer la sonnette d'alarme sur les impacts du dérèglement climatique et à pointer des pistes vers les façons d'y remédier ou au moins les limiter. Mais les dirigeants mondiaux réunis à New York lundi n'ont pas été à la hauteur des engagements nécessaires, accusent les défenseurs de la planète. "Avec ces faibles promesses des États, nous avons probablement plus de chance de faire sauter la banque au casino de Monte-Carlo que de limiter le réchauffement à +1,5°C", a commenté, amer, un représentant du WWF.

[SOURCE / LA PROVENCE]