[FERIA]: Istres : la passion des Fano pour l'élevage de taureaux.
Publié : 18 septembre 2019 à 15h59 par Patrick MONROE
Si le domaine de Sulauze est bien connu pour son vin et depuis quelques années pour sa bière, on parle un peu moins des taureaux. Pourtant, l'élevage de la famille Fano est en place depuis 1972. "Mon arrière-grand-père avait acquis toute la propriété en 1932 et il s'est lancé en 1972 dans l'élevage de taureaux, rappelle Christophe Fano qui a désormais pris la relève. Ce n'était pas un gros aficionado mais il avait une grosse passion pour les chevaux, c'était donc un leitmotiv pour aller promener". En 2004, la partie vignoble du domaine est vendue, Christophe Fano gère donc désormais un domaine de 500 hectares, sur lequel évoluent près de 500 bêtes, de différentes origines. Un élevage entièrement bio "depuis toujours" mais certifié officiellement depuis une dizaine d'années.
500 hectares pour 500 bêtes
"Aujourd'hui, l'élevage est très critiqué, regrette Christophe Fano. Alors que grâce à mes 500 bêtes, je peux entretenir le domaine de 500 hectares, cet espace aride, avec un bilan carbone plus que positif". L'élevage de taureaux de combat est aussi devenu de plus en plus compliqué. "Il y avait dix éleveurs il y a 50 ans, aujourd'hui il y en a une quarantaine et que les spectacles ont diminué". Face aux nombreuses critiques des anti-corrida, la famille Fano les invite surtout à "comprendre le travail de l'éleveur". Car "s'il est réservé à la corrida, un taureau vivra deux fois plus longtemps". D'ailleurs dans l'élevage de taureaux de combat, rien n'est laissé au hasard. "Tout est basé sur la génétique", insiste Christophe Fano. Toutes les vaches, à deux ou trois ans, passent à la tienta (corrida sans mise à mort). Selon leur prestation, elles sont gardées ou non pour la reproduction, en fonction notamment des critères de bravoure et de noblesse. Certains mâles peuvent aussi passer à la tienta en fonction de leur patrimoine génétique, pour devenir reproducteurs. "C'est très long", confient les époux Fano, mais passionnant pour ces éleveurs.
Si les taureaux du domaine de Sulauze étaient, il y a quelques années, essentiellement des Murube, la tendance est pourtant en train de s'inverser. "Ces taureaux ont très bonne réputation pour la corrida à cheval mais on va devoir arrêter parce qu'ils ont beau être bons, le milieu se ferme tellement que cela devient difficile de placer des bêtes", lâche Christophe Fano, à contre-choeur. De 120 vaches de cette origine Murube, il leur en reste aujourd'hui 15. "On va garder une cinquantaine de vaches Domecq pour la tauromachie à pied et continuer à entretenir le domaine", relativise Christophe Fano.
[SOURCE / LA PROVENCE]