Ce mardi 11 juin, à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-Sud santé et CFE-CGC, les personnels soignants sont appelés à manifester contre la dégradation des services publics dans les hôpitaux. Des manifestations sont ainsi prévues en régions, et à Paris, devant le ministère de la Santé.
Une "mission de refondation"
Au même moment, Agnès Buzyn, sera face aux sénateurs pour défendre son projet de loi "Ma Santé 2022", qui doit "redonner un souffle nécessaire à notre système de santé". Elle a aussi promis une "mission de refondation" des services d'urgences menée par Thomas Mesnier, député LaRem. Ce dernier devra remettre un rapport avec des "propositions concrètes", à l'automne. Agnès Buzyn a également souhaité, sans donner de chiffre, "que l'on accompagne sur un plan financier, plus directement et plus spontanément, les établissements qui font face à un surcroît d'activité et à des afflux exceptionnels".
(Communiqué de Agnès Buzyn/Twitter) =>
La colère des soignants
Mais les urgences craquent et peu sont ceux qui pourront tenir jusqu'à l'automne. Le récent rendez-vous entre le cabinet d'Agnès Buzyn et les représentants des personnels, jeudi 6 juin, lors de la journée de mobilisation, n'a fait que renforcer la colère des soignants : "On a rien eu, alors on appelle le mouvement à prendre plus d’ampleur. Nous n'avons eu aucune réponse satisfaisante à nos revendications. Ils n’ont pas travaillé au ministère (...) Ils ne nous ont rien proposé, le combat continue", soufflaient les membres du comité après leur réunion avec Yann Bubien, directeur de cabinet adjoint d'Agnès Buzyn.
Face au congrès des urgentistes, Agnès Buzyn avait bien tenté d'apaiser la colère mais la "stratégie d'ensemble" annoncée, jeudi 6 juin dernier n'a guère convaincu. Pas plus que la mission confiée au député LaREM, Thomas Mesnier pour "adapter nos urgences aux nouveaux besoins". Celle-ci devra aboutir à un rapport à l'automne, à l'issue d'une concertation incluant médecins et paramédicaux.
Plus de moyens humains et financiers
Partout en France, y compris en Occitanie, à Montpellier ou encore Nîmes, les personnels soignants des urgences en ont "ras-la-blouse". Si les problématiques peuvent parfois différer entre les différentes régions, les revendications sont les mêmes : plus de moyens humains et financiers, la reconnaissance de la spécificité du travail aux urgences avec une revalorisation salariale, des locaux plus sécurisés, entre autres.
De Paris à l'Île-de-la-Réunion en passant par l'Occitanie, l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne, peu de régions sont épargnées par cette colère aux racines profondes. Un palier a été franchi ces quinze derniers jours dans la crise. Si le rapport est prévu à l'automne et qu'Agnès Buzyn a annoncé des mesures d'urgences, le député LaREM Thomas Mesnier a expliqué qu'il n'y "a pas de solution miracle". Mais surtout, entre maintenant et l'automne, il y a l'été : une période critique pour ces services en manque de personnels.
Source: Midilibre