Les éleveurs de Camargue unis face aux conséquences dramatiques de la crise sanitaire, font appel aux Maires.
12 mai 2020 à 9h00 par Patrick MONROE
Les éleveurs de taureaux de « race di Biòu », « de combat » et de chevaux Camargue du grand Delta de Camargue représentent ensemble 418 élevages avec 31 489 bovins et 20 254 équins.
Ils se distinguent par une structure hybride : ce sont tous des agriculteurs qui élèvent des animaux à vocation culturelle, festive et sociologique. De plus, comme en témoigne de nombreux travaux scientifiques sur les milieux humides, ces éleveurs demeurent les marqueurs de la biodiversité des territoires. Enfin, ils sont par leurs complémentarités, au cœur de l’attractivité des territoires du Sud de la France, et les vecteurs d’une identité collective singulière, également illustrés de nombreux travaux socio-anthropologiques. Ensemble, les éleveurs de la Grande Camargue sont les garants d’un patrimoine remarquable matériel et immatériel, qui s’étend bien au-delà des traditions tauromachiques.
Cependant, s’ils sont les piliers de cet écosystème d’avenir, ils sont aussi les plus fragiles, désormais anéantis par la crise sanitaire du COVID. Plus de 90% des recettes des élevages sont compromises, et la saison, liée à l’autorisation de recevoir du public et à l’organisation des rassemblements publics, a toutes les chances de rester blanche.
Ainsi, malgré les mesures d’urgence de l’Etat et des deux régions Occitanie et Sud, l’entraide entre pairs, des initiatives citoyennes (tombolas, cagnottes) destinées aux éleveurs, et l’ouverture de débouchés de vente directe de viande, les éleveurs sont désormais sans trésorerie, et à bout de souffle.