Martigues - Torche de Naphtachimie : "Comme le bruit d'un Boeing dans la cour".
Publié : 13 août 2020 à 13h46 par Patrick MONROE
Ces derniers jours, c'est devenu la boutade dans le quartier de Lavéra. Même si le sujet est tout sauf rigolo et que le bruit tape sur les nerfs. "On s'est demandé s'ils n'avaient pas construit un aéroport à Lavéra", soupire cette riveraine. En cause, les fameux épisodes de "torchage" au niveau de la plateforme de Naphtachimie, qui jouent les prolongations. Cette torche géante qui s'élève dans le ciel, de jour comme de nuit, visible à des kilomètres et qui fait tant parler. Ou jaser plutôt. Voilà 7 jours que ça dure. Comme un éternel recommencement, les fameuses torchères brûlant le gaz en excédent des raffineries sont pointées du doigt. Cette semaine, Lavéra est (tristement) en étendard dans la lancée de Total La Mède et d'autres industriels du pourtour de l'étang de façon récurrente.
Sur les réseaux sociaux, au standard des centres de secours du Sdis, des SOS ou des appels inquiets s'interrogeant sur cette grosse lueur de la discorde à Lavéra quand elle n'est pas assimilée à un nouveau départ de feu, visible depuis Marseille. À Martigues, vous êtes nombreux à entendre en prime ce bruit si particulier que fait la torche de la raffinerie, consécutif au redémarrage des unités du site Seveso.
Des mètres cubes de gaz naturel partent en fumée, brûlés en pure perte. Une déperdition et un (triste) spectacle, contrecoup de l'incendie qui a défiguré Martigues et son littoral jusqu'à Sausset le 4 août on le sait, et qui a contraint à des coupures d'électricité avec le ballet des Canadair procédant aux largages aux dessus des lignes de haute tension à proximité du site de Pétroineos-Naphtachimie, mis en croix avec l'arrêt immédiat des unités.
Plus long que prévu avec "une avarie" sur Naphta
Pour la faire courte, c'est un incident technique (défaut d'alimentation électrique) avec pour conséquence principale une évacuation des produits pétrochimiques présents dans les différentes installations vers les torches de secours afin d'éviter tout risque d'accident majeur. La direction de Naphtachimie n'a certes pris personne en traître, communiquant au lendemain de l'incendie "sur les mises en sécurité des installations pétrochimiques et de raffinage" impliquant "différentes phases de redémarrage de nos installations sur les jours à venir".
[source / la provence]