[ POLITIQUE - ARLES ] MUNICIPALES EN PAYS D'ARLES : UNE CAMPAGNE INEDITE

15 juin 2020 à 9h04 par sarah rios

RADIO CAMARGUE
Crédit : Valérie Farine

Tour d’horizon dans les cinq communes du Pays d’Arles qui se préparent au second tour le 28 juin prochain

C'est pour aujourd'hui. À moins de deux semaines du second tour des élections municipales, la campagne officielle démarre. Une campagne, bien évidemment, qui ne sera pas comme les autres. Le coronavirus a fait office de grand chamboule tout et les candidats sont contraints de s'adapter à une situation inédite. Alors que tout aurait dû être plié le 22 mars, une semaine après le premier tour, c'est une parenthèse de trois mois qui a été imposée par le confinement, puis par le déconfinement progressif. Aujourd'hui, on ne peut pas dire que la situation soit redevenue normale. Les prétendants doivent oublier l'idée d'une réunion publique à 500 personnes ou plus, dans une salle fermée et enfiévrée, où tout le monde, en rangs serrés, vient acclamer son champion. Conscients qu'il faut tout de même parvenir à toucher le public et remobiliser un électorat qui ne s'était déjà pas précipité aux urnes le 15 mars, certains promettent d'être actifs et inventifs. D'autres ne bougeront pas beaucoup. D'Arles à Orgon, voici comment les candidats mèneront leur campagne.

Arles : les candidats prêts à faire des meetings en plein air

Il reste deux candidats en lice pour ce second tour des municipales à Arles, Patrick de Carolis et Nicolas Koukas. Les deux sont dans les starting-blocks pour aller chercher les voix qui leur manquent pour s'asseoir dans le fauteuil de maire. Mais des interrogations demeurent. "On est toujours dans l'attente de la règle du jeu", indique-t-on dans le camp de Patrick de Carolis. Si le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a ouvert la porte à la tenue de réunions publiques, tout n'est pas réglé, loin s'en faut. Un meeting durant la dernière semaine de campagne, c'est d'ailleurs l'option que l'on privilégie dans l'équipe du candidat sans étiquette. "On envisage de la faire en extérieur, on a sollicité la mairie en ce sens. On ne tient pas à aller dans une salle. On a annulé notre meeting avant le premier tour, ce n'est pas pour en refaire un en intérieur s'il y a toujours un risque sanitaire", indique Jean-Michel Jalabert, le directeur de campagne. Un boîtage sera également lancé, sur cette dernière ligne droite, sans rentrer en contact avec les habitants. Des réunions privées, chez des professionnels, entreprises ou exploitants agricoles, seront aussi organisées.

Du côté du candidat du Parti des Arlésiens Nicolas Koukas, l'idée principale est également d'organiser un meeting en plein air. "Ce sera le 24 ou le 25 juin au Jardin d'été, cela dépendra de la météo", précise le candidat PC-PS, qui peut compter pour ce second tour sur le ralliement du collectif écologiste et citoyen Changeons d'avenir. 23 000 courriers seront distribués par quartier et villages et les élus de chaque secteur seront présentés. Des réunions publiques en extérieur seront aussi au programme à Barriol, au Trébon, à Pont-de-Crau... "Avec un porte-voix, nous occuperons l'espace public", indique Nicolas Koukas.

La fin de campagne se jouera aussi sur les réseaux sociaux. Dans ce champ où, malheureusement, tout est possible, y compris les faux comptes aux messages destinés à déstabiliser l'adversaire. Les deux camps se rendent coup pour coup. Il faut dire que ce second tour est tout sauf un match amical...

Saint-Rémy-de-Provence : deux prétendants, deux stratégies, un débat

Le 15 mars, 51,54 % des Saint-Rémois s'étaient rendus aux urnes lors du premier tour des municipales. Rien ne dit que la mobilisation sera plus forte lors du second, le 28 juin. Le contexte sanitaire ne se prête pas à un déplacement massif de la population en direction des urnes alors que la campagne ne permet pas non plus de captiver les électeurs (pas de réunion publique, échanges limités). Mais sur ce point déjà, les deux candidats, Hervé Chérubini et Romain Thomas, n'ont pas la même lecture des attentes des Saint-Rémois. "Les habitants ont bien d'autres préoccupations que la campagne, note le maire sortant. Ils nous parlent plus des clusters de Maillane et de Noves que des élections". De son côté, Romain Thomas estime que "les Saint-Rémois sont intéressés, ils veulent que cela change. Ils ont saisi l'enjeu". Une campagne que les deux finalistes vont conduire de manière très différente.

Si sa profession de foi sera délivrée aux Saint-Rémois, le maire sortant ne fera pas de porte-à-porte. "C'est difficile de le faire avec des masques et des gants, cela instaure une barrière entre le candidat et l'électeur. Je ne me désintéresse pas de la campagne mais je suis plus utile en tant que maire qu'à mettre des tracts dans des boîtes aux lettres", observe Hervé Chérubini, qui rappelle que "les Saint-Rémois savent où me trouver". En face, Romain Thomas entend maintenir la proximité avec les habitants. "Les gestes barrières n'empêchent pas le dialogue et la discussion, même s'il faut rester prudent", affirme-t-il.

Sur les réseaux sociaux, le candidat du "Renouveau saint-rémois" prend soin de diffuser vidéos et programme, ouvrant la voie à des commentaires pas toujours maîtrisés. Son adversaire se montre moins disert "car le temps n'est pas aux invectives ni aux chamailleries virtuelles". Romain Thomas estime, lui, que les réseaux sociaux permettent "de délivrer nos propositions et de dérouler notre projet. Les électeurs auront à se prononcer entre le déclin qui nous guette et le renouveau" quand Hervé Chérubini évoque "l'expérience et le rassemblement" de sa liste. Les deux candidats se retrouveront pour un débat, sans doute samedi 20 juin, qui sera diffusé sur les réseaux sociaux.

Tarascon : réseaux sociaux et rencontres sont privilégiés

À Tarascon, chacun aura sa méthode pour communiquer avec la population. Ainsi, Jean-Guillaume Remise (RN) a-t-il décidé d'étudier les listes d'émargement pour voir qui n'a pas voté et mobiliser les abstentionnistes. "Nous multiplions les procurations pour le 28 juin prochain", confie le candidat arrivé en 3e position (19,56 %) qui n'a pas prévu de réunion publique. "D'abord pour respecter la règle édictée par le gouvernement de ne pas se réunir à plus de 10 personnes. De plus je ne veux pas être responsable d'une éventuelle contamination d'un groupe lors d'une telle réunion". Il va donc continuer, comme il le fait depuis octobre, à rencontrer les Tarasconnais chez eux individuellement ou par petit groupe. "J'ai eu plus de 140 réunions de ce type. Nous allons aussi revenir sur le marché". Enfin, il envisage d'initier un moyen de mobiliser encore jamais utilisé à Tarascon. Lequel ? "À ce stade, je ne veux pas en dire plus".

Valérie Laupies (ex-RN) se félicite de mener sa campagne sans difficulté, avec "une équipe enracinée à Tarascon. Nous passons beaucoup de temps à écouter les Tarasconnais, nous nous inspirons donc d'eux pour nos idées de bon sens". Sa communication passe aussi par de courtes vidéos sur Facebook et sur Twitter. La candidate arrivée en seconde position le 15 mars (35,76 %) compte aussi sur le soutien actif de Robert Ménard, maire de Béziers, qui viendra lui apporter son appui, publiquement, le 25 juin.

Quant au maire sortant, Lucien Limousin (DVD), arrivé en tête (44,67 %), s'il souligne que la communication va être très difficile, il annonce qu'il va, si cela est possible, distribuer un tract qui rappellera tous ses objectifs en matière de sécurité, santé, d'investissements et autres projets. [ ... ] 

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Source: laprovence.com/N. Barbaroux, N. Bouchet, O. Lemierre et C. Vial