[ POLITIQUE - FRANCE ] La grosse colère d'Emmanuel Macron contre ses ministres
Publié : 2 mai 2019 à 13h20 par sarah rios
Agacé par l'attitude de ses ministres, qu'il juge trop peu impliqués dans l'application des mesures post-grand débat, Emmanuel Macron leur a lancé un sérieux avertissement mardi, en Conseil des ministres. Et même une allusion à un possible remaniement.
"Il nous a bien secoué la gueule." C'est ainsi qu'un membre du gouvernement résume, auprès de RTL, l'ambiance au Conseil des ministres de mardi matin. Selon les informations de la radio, Emmanuel Macron aurait remonté les bretelles de ses ministres. L'objet de sa colère : le séminaire gouvernemental de lundi. Après les annonces présidentielles de jeudi, décidées à l'issue du grand débat pour calmer la fronde des Gilets jaunes, les ministres étaient chargés de plancher sur l'application, le calendrier et les détails techniques des réformes à venir. Mais cette journée de travail a été jugée trop molle par le Président, qui a rabroué les ministres.
Les participants à ce séminaire ont rapporté un manque général de vigueur et d'élan. Auprès du Parisien, un ministre s'est dit même "consterné" par le "côté colo" de cette journée de travail. Cette ambiance "goûter de campagne" serait remontée aux oreilles d'Emmanuel Macron qui a donc, dès le mardi matin en Conseil des ministres, tapé du poing sur la table. Toujours selon Le Parisien, le Président aurait peu goûté, également, que le Premier ministre se contente de fixer un calendrier de réformes dans son compte-rendu du séminaire, sans aller plus loin.
Crainte d'un ralentissement dans les réformes
Mardi soir, le chef de l'Etat en a remis une couche, cette fois-ci auprès de 70 parlementaires de la majorité qu'il recevait à l'Elysée. Ils devaient évoquer, au départ, la réforme constitutionnelle. Ils ont au final eu droit à un point sur les annonces et le suivi des réformes. "J'ai dit que rien ne serait comme avant donc je veux que rien ne soit comme avant", a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par RTL.
Derrière ces remontrances d'Emmanuel Macron, une crainte, celle d'être trop lent dans l'application des mesures post-grand débat, voire de s'embourber. D'où un volontarisme affiché. Il aurait demandé aux ministres de changer de méthode, d'accélérer et, surtout, de monter au front pour défendre le travail gouvernemental.
Menace de remaniement
Autre exigence du Président, toujours selon nos confrères : se démultiplier sur le terrain. "Il leur a fait comprendre qu’il ne s’était pas tapé 100 heures de débat partout en France pour que ses ministres ne sortent pas de leurs ministères", raconte un collaborateur auprès du Parisien.
Les ministres sont priés, également, de s'investir davantage dans la campagne des européennes. Car Emmanuel Macron craint que la liste La République en Marche n'arrive qu'en deuxième position à l'issue du scrutin du 26 mai. Alors, pour motiver ses ministres, il leur a lancé un sérieux avertissement : "On a eu droit à une menace de remaniement à peine voilée", confie un membre du gouvernement au Parisien.