A la veille de la présentation de ce plan par Emmanuel Macron, ce dernier souligne le choix politique très fort engagé dans cette dépense publique. Le président de la République choisit de soutenir des dispositifs existants en insistant avant tout sur les enfants et les jeunes, car parmi les neuf millions de pauvres en France, un tiers sont en effet des mineurs. Selon les informations de franceinfo, dans la stratégie de l'Elysée, il n'est pas question de créer une nouvelle aide financière comme le RSA. Il n'est pas question non plus d'augmenter le montant de ce revenu de solidarité active. Emmanuel Macron mise surtout sur la prévention et l'accompagnement, pour contrer ces "inégalités de destin".
Alors quelles mesures constituent ce plan pauvreté ? Eclairage ...
- Le plan prévoit dans ses priorités d'ouvrir davantage les crèches aux enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés avec 30 000 places en crèche supplémentaires d'ici la fin du quinquennat et une enveloppe d'1,2 milliard d'euros prévue à la fois pour aider les communes des quartiers prioritaires à accueillir davantage d'enfants, mais aussi pour mieux former les personnels de la petite enfance qui sont au nombre de 600 000.
- Puis le gouvernement souhaiter axer ce plan sur la création d'un fonds pour financer des petits-déjeuners dans les écoles prioritaires ou des tarifs sociaux dans les cantines. Par ailleurs, des petits-déjeuners seront offerts aux enfants des réseaux d'éducation prioritaires les plus en difficulté. Ils sont au moins 200 000 à en avoir besoin et plus de 100 millions d'euros seront investis pour sortir les enfants des rues et des bidonvilles.
- Pour les jeunes, l'une des priorités du plan pauvreté vise aussi à arrêter les sorties de l'aide sociale à l'enfance (ASE) à 18 ans quand le jeune n'a ni formation ni emploi. Dans ce cas, le jeune pourra continuer à être pris en charge jusqu'à l'âge de 21 ans.
- La deuxième priorité sera portée sur la formation. L'obligation de formation sera portée de 16 à 18 ans et des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs du système scolaire. Elle sera obligatoire jusqu'à 18 ans et plusieurs dispositifs d'insertion sont renforcés comme la "garantie jeunes" qui devrait profiter à 500 000 jeunes à la fin du quinquennat contre 100 000 aujourd'hui, cette garantie est une allocation de 500 euros en échange d'un suivi.
Côté emploi maintenant; les plus de 25 ans, pour ceux qui perçoivent le RSA, l'objectif est de mieux les accompagner. Un coup de pouce sera donné par exemple aux territoires "zéro chômeur", pour monter à 50 territoires, ou aux chantiers d'insertion. L'objectif est d'investir 500 millions d'euros chaque année, soit deux milliards d'ici à la fin du quinquennat, pour tous ces dispositifs de réinsertion. C'est presque le double par rapport à l'investissement des départements qui investissent déjà 600 à 800 millions d'euros par an dans ce domaine. Aujourd'hui il y a deux millions d'allocataires du RSA qui ne sont pas pris en compte dans ces dispositifs.
Pour finir, L'Élysée ne chiffre pas la totalité du plan pauvreté pour le moment. Si certains ministres évoquent le chiffre de huit milliards d'euros, c'est qu'ils intègrent d'autres mesures déjà annoncées par le gouvernement, comme par exemple l'augmentation de la prime d'activité qui représente plus d'un milliard d'euros.
L'Elysée promet aussi de développer l'insertion par l'activité économique. Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, Travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs à 100.000 bénéficiaires supplémentaires d'ici 2022 (140.000 aujourd'hui).
"Quand vous investissez dans le social, il est normal d'attendre en retour une responsabilisation des personnes accompagnées. Ceux qui ne suivront pas les parcours d'emploi, les formations, ceux-là bien sûr seront sanctionnés", souligne Benjamin Griveaux dans 20 Minutes.
En termes d'objectifs, "on a un peu moins de 2 millions de personnes au RSA, 3 millions d'enfants sous le seuil de pauvreté et quasiment 9 millions de pauvres au total. Si on arrive à faire baisser tout ça, on aura réussi", estime-t-il.