[SOCIETE]: Arles : les cyclistes crient leur désarroi.
Publié : 16 septembre 2019 à 9h48 par Patrick MONROE
"Pas grand-chose n'a changé depuis l'année dernière!", souffle Béatrice Gourvil. Pour elle, ce n'est pas demain la veille qu'Arles pourra s'enorgueillir d'être une "ville cyclable". Selon la présidente de l'association d'usagers ConviBicy, les élus peinent à s'investir sur le sujet. "C'est très compliqué le vélo pour la mairie. Ils partent du principe que c'est dangereux. Toute demande est sujette à des discussions interminables. Entre 2 000 et 3 000 euros sont consacrés à ce dossier chaque année. C'est dérisoire", regrette la militante. Et pourtant, le dernier comptage de ConviBicy a recensé 1 000 usagers quotidiens, soit 2 % de la population, ce qui situe Arles dans la moyenne nationale.
"Si les itinéraires étaient plus sécurisés, on atteindrait un chiffre beaucoup plus élevé", assure Béatrice Gourvil. Et pour cause, les automobilistes ne respectent pas suffisamment ce mode de déplacement doux. Pour rappel, tout dépassement doit se faire à 1,50 mètres d'un cylciste. "Certains passent à 5 millimètres. Il y a beaucoup d'accidents qui ne sont pas recensés car les gens ne portent pas plainte".
L'aménagement des liaisons quartiers-centre ville figurent parmi les attentes les plus fortes. La rue Auguste Rodin, parallèle à l'avenue Stalingrad (qui traverse Monplaisir), devrait être réservée aux riverains selon l'association. Elle deviendrait un axe paisible pour les cyclistes. "On pourrait mettre en place du stationnement en quinconce également", avance Béatrice Gourvil.
Autre urgence : le pont de Trinquetaille. Peu le savent, mais les vélos sont dans leur droit quand ils occupent toute la voie, où la vitesse est d'ailleurs limitée à 30 km/h. Une règle indiquée nulle part... Et les marquages au sol ne sont guère plus visibles. Plutôt que de susciter l'irritation des automobilistes, une majorité de cyclistes (plus de 500 par jour sur ce pont) optent au final pour le trottoir. Un radar pédagogique vient d'ailleurs d'être installé, afin de mettre l'accent sur des allures trop souvent excessives.
[SOURCE / LA PROVENCE]