[ SOCIETE - CAMARGUE ] Ligne très haute tension: Pollution visuelle ou atmosphérique: laquelle choisir ?

Le rendez-vous était donné ce jeudi 4 avril à la Maison de la Mer à Fos-sur-Mer pour la réunion publique de clôture des concertations au sujet de la ligne très haute tension. Fos-sur-Mer, lieu où sera acheminée cette ligne THT qui permettra d'approvisionner la ZIP en conjuguant décarbonation de la zone industrialo-portuaire et développement économique avec l'installation de nouvelles entreprises tournées vers les énergies vertes. Pour l'occasion, M. Christophe Mirmand, Préfet de région de PACA, M Frédéric Loiseau, secrétaire général du Gard, Gilles Odone, Délégué RTE en Méditerranée, Mme Pascale Henaff, responsable chantier RTE, M Vincent Feltin, responsable ingénierie RTE, Christophe Berassen, directeur de développement ingénierie Marseille pour RTE, mais aussi les maires concernés par le tracé de ce projet ont fait le déplacement chez leur hôte M René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer. La salle comble, comptait également syndicats, associations de défense et habitants. Le moins que l'on puisse dire c'est que les échanges étaient houleux ! Après avoir partagé sur le sujet lors des 2 premières réunions publiques de concertations à Jonquières-St-Vincent et Arles, les revendications et inquiétudes étaient toujours les mêmes...

Une ligne THT essentielle, mais un projet RTE qui ne séduit pas.

Retour sur la proposition faite par RTE. Une ligne électrique de 400 000 volts qui traverserait 10 villes entre le Gard et les Bouches-du-Rhône. Jonquières-St-Vincent, Vallabrègues, Fourques, Beaucaire, Bellegarde, Tarascon, St Martin de Crau, Port-St-Louis du Rhône et Fos-sur-Mer pourraient bientôt voir leurs paysages quelque peu modifiés par des pilonnes électriques de près de 90m de haut sur 65km autour de la grande Camargue pour répondre aux besoins en électricité dans les prochaines années et aux besoins industriels de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer. Conscient que le tracé est "délicat" selon M Mirmand, en raison du respect du patrimoine local, environnemental, culturel et économique, il assure qu'un réseau de faisceaux de moindre impact sera privilégié.

Un projet d'intérêt général.

L'objectif est clair: répondre au déficit et aux défits. Ce n'est pas René Raimondi qui dira l'inverse; trop longtemps Fos-sur-Mer cataloguée de "Fos la Noire", s'est vue sacrifiée par l'arrivée incontrolée des industriels hyper polluants dans les années 60, a soif de revanche ! Ainsi un renouveau est indispensable pour tourner la page vers la révolution industrielle. L'implantation de nouvelles entreprises comme CARBONE, GRAVITY, HYVENCE, tournées vers la décarbonation et la transition énergétique, permettront de diminuer les effets de gaz et de serre d'ici 2030 de 55%, pour améliorer la qualité de l'air comme le souhaite le gouvernement. A ce jour, la ZIP de Fos représente 85% des émissions de CO₂ de l’industrie au niveau régional. Trois axes alimentent ce projet: Contre-carrer le réchauffement climatique, accompagner le tissus économique, et préserver la résilience du territoire en sécurisant le réseau électrique. Incontestablement, tous ces projets ne pourront voir le jour que si cette ligne THT se concrétise. En parallèle, c'est la création de 1 500 emplois sur la ZIP qui est à la clef. "Ainsi ce projet d'avenir, qui s'adresse aux futures générations est nécessaire et nécessite un accord commun" d'après sabelle Campagnola-Savon, vice-président en charge de l’artisanat et du commerce à la Région Sud.

Un tracé plus compliqué que prévu.

Christophe Berassen, directeur de développement ingénierie Marseille pour RTE et M Vincent Feltin, responsable ingénierie RTE, ont exposé les problématiques liées à l'installation de ces faisceaux électriques. 3 transversales et 8 alternatives ont été étudiées. Néanmoins, un nouvel axe de 400 000 volts engendre des travaux colossaux avec un renforcement des réseaux déja existants et la création d'une nouvelle ligne. Entre tracé constesté et complexités techniques, les solutions pour répondre à tous les besoins sont infimes. Comme expliqué, le passage en sous-terrain engendrerait un échauffement des câbles, en raison d'une impossibilité de maintient de température inférieur à 85°C. Cette installation pourrait également entrainer un déssechement des sols. Une ligne semi-enterrée représenterait les mêmes risques.

L'issue de cette réunion publique de concertations a abouti a la possibilité d'assister prochainement à de nouvelles concertations. De nouvelles propositions ont été soumises au préfet et au groupe RTE pour étudier une mise en place sous-marine dans le Rhône ou par la mer... Collectivités, associations, réprésentants, industriels et habitants ont noté que ce projet doit être mis en place pour l'intérêt de tous, mais qu'une dead line pour 2028 est bien trop précoce pour la réalisation de cette ligne THT et nécessitera plus d'études et de propositions. La préservation de tout et tous est au coeur du sujet !

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