[ TRADITION - ARLES ] La Reine d'Arles est l'héroïne d'un livre pour enfants

"Un jour je serai une reine... Une reine d'Arles" est le dernier ouvrage jeunesse de la maison d'édition Kako. Une mise en lumière originale et ludique d'un personnage emblématique de la tradition.

Publié : 12 décembre 2023 à 10h43 par sarah Ugolini /laprovence.com

[ TRADITION - ARLES ] La Reine d'Arles est l'héroïne d'un livre pour enfants
Crédit : DR

La Reine d'Arles devient le personnage principal d'un livre pour enfants à succès. Un jour je serai une reine... Une reine d'Arles est le dernier né de Kako édition, maison d'édition familiale créée en 2021 qui s'est spécialisée dans les livres jeunesse sur les traditions camarguaises. Il raconte l'histoire de Manon, petite fille passionnée des reines de notre histoire, qui était loin d'imaginer qu'il en existait une dans sa propre région. Les enfants vont donc pouvoir découvrir avec elle les coutumes et traditions de cette ambassadrice de la Camargue et de la Provence.

"C'était une évidence pour nous d'écrire sur les Reines d'Arles puisque, en termes de culture et de traditions de notre région, on est en plein dedans", souligne Céline Aubert, auteure de l'ouvrage. Pour la maman de 33 ans, originaire de Bernis (Gard), "l'objectif est de transmettre aux jeunes et de leur permettre de connaître toutes ces traditions". Pour rappel, le titre de Reine d'Arles est attribué pour trois ans à la lauréate d'un concours qui vise à élire une représentante de la culture provençale. "Reine d'Arles, ici on connaît parce qu'on est baigné dedans, mais je ne pense pas que les enfants aient cette notion dès le départ."

Camille Hoteman a participé à l'ouvrage

Dans un souci d'exactitude, la 24e Reine d'Arles, Camille Hoteman, a d'ailleurs été consultée lors de la rédaction de l'ouvrage. "Être Reine d'Arles demande beaucoup de précision, notamment sur les costumes et les étapes d'habillement, et je ne voulais pas commettre d'impair. Camille Hoteman m'a été d'une grande aide ", confie Céline Aubert. Et cette amoureuse des mots d'ajouter : "On voulait vraiment un livre fidèle aux traditions et coutumes de l'élection des Reines d'Arles." Camille Hoteman a d'ailleurs posé avec l'ouvrage lors de la présentation de son calendrier le 23 novembre dernier en salle d'honneur de l'hôtel de ville d'Arles. Une séance de dédicaces du livre avec elle s'est également déroulée vendredi dans sa nouvelle boutique arlésienne.

L'écriture de ce conte a été une véritable histoire de famille. Céline Aubert a d'abord une petite fille qui est "son premier public" et lui permet de valider ses histoires. "J'écris l'histoire et ensuite on se réunit avec ma famille un week-end et on fait les modifications ensemble. C'est vraiment un projet collégial." Comme depuis le lancement de sa maison d'édition, la famille est le socle de chaque projet. "On est un peu une meute, on habite tous dans le même village et ça a consolidé notre relation, on a chacun notre plus-value", se réjouit l'auteure. L'origine de cette maison d'édition vient d'ailleurs de Rudy Aubert, son frère. "Le constat de base, c'est mon frère qui l'a fait. Ce gardian, investi dans le club taurin du village depuis son plus jeune âge, a constaté que les traditions se perdaient un peu du côté des jeunes." C'est donc pour remettre au goût du jour et transmettre les coutumes provençales que Céline Aubert a eu l'idée "d'écrire un livre pour enfants" sur sa région.

 

Un hommage à Angèle Vernet, première Reine

"On a commencé notre premier ouvrage sur Angèle et José, héros de Camargue. On a créé deux personnages : un taureau et un flamant rose, avec les endroits emblématiques, et ils passent notamment par Arles", détaille l'auteure de livres jeunesse. Un premier duo dont elle a mis du temps à trouver les noms. "Le prénom d'Angèle, du flamant rose, est un hommage à Angèle Vernet, la première Reine d'Arles. Il y avait donc déjà cette idée qui émergeait depuis le départ de célébrer la Reine d'Arles", réalise la jeune femme. Une thématique abordée dans le détail dans le livre.

"À l'intérieur de la couverture, on a tous les portraits des Reines d'Arles depuis 1930. Au-delà de l'histoire ludique pour les enfants, il y a aussi une partie historique que l'on a voulu transmettre." Une transmission culturelle qui ne s'arrête pas aux 6-10 ans : "Il y a des personnes qui n'ont pas d'enfants qui nous achètent quand même des livres."

La Camargue à l'international

Fort du premier succès, quatre autres ouvrages ont suivi, jusqu'au petit dernier consacré à la Reine d'Arles. Les raseteurs sont aussi les héros d'une de leurs cinq histoires. "On a fait "Papy... C'est quoi la course camarguaise ?" sur ce sport qui est vraiment unique et propre à notre région", précise Céline Aubert. Et la culture camarguaise n'a pas fini de se transmettre aux jeunes générations puisque la passionnée d'aventures fourmille déjà d'idées. "Il y aura les suites d'Angèle et José et probablement un livre sur les manadiers et gardians pour expliquer encore ces métiers-là."

Un succès qui a franchi les frontières de la Camargue puisque les aventures de Manon rêvant de devenir Reine d'Arles ont été vendues jusqu'en Australie, au Japon ou au Canada. "On ne s'attendait pas à un tel succès et ça montre qu'il y avait vraiment une demande pour les livres sur la région qui n'existaient pas forcément jusqu'ici. On est vraiment contents de diffuser notre culture à travers le monde", se félicite Céline Aubert. Une transmission à laquelle croit également son frère, un des fondateurs de la maison d'édition Kako : "C'est en initiant la future génération que nous ferons perdurer nos traditions au-delà de nos frontières."

 

SOURCE: LAPROVENCE.COM